Sujet chauds
➔ L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu à la baisse ses prévisions de croissance des énergies renouvelables au Canada. Dans son récent rapport, elle s’attend toujours à ce que le Canada ajoute 21 gigawatts de capacité en matière d’énergies renouvelables d’ici 2030, soit près du double de la croissance enregistrée au cours des six dernières années, et ce, principalement dans les domaines de l’énergie éolienne terrestre et de l’énergie solaire photovoltaïque à des fins commerciales. Cependant, cela représente une baisse de 11 % par rapport à ses prévisions de 2024. Cette réévaluation s’explique notamment par les difficultés persistantes liées au réseau électrique, ainsi que les modifications apportées aux politiques et à la réglementation en Alberta. L’AIE constate également un revirement majeur ailleurs dans le monde. En effet, la croissance des énergies renouvelables s’essouffle aux États-Unis et en Chine, les deux plus grands marchés mondiaux, dans un contexte de changements politiques, de vulnérabilité des chaînes logistiques et de pressions financières.

➔ Le Canada peut-il attirer les demandeurs de visas H1-B qui ne sont plus les bienvenus aux États-Unis ? Malgré toutes les discussions sur la possibilité que le Canada tire parti des problèmes de visas aux États-Unis pour attirer les meilleurs talents, un constat lucide s’impose : le délai de délivrance d’un visa pour démarrage d’entreprise par le gouvernement canadien est de 53 mois. Une nouvelle étude de Betakit révèle que ce programme, vieux de 10 ans, se heurte à plusieurs obstacles, le gouvernement ayant freiné le processus dans le cadre d’un ralentissement plus général de l’immigration. Pour attirer certains des cerveaux les plus brillants au monde dans les domaines du climat, des technologies propres et de l’innovation, les décideurs politiques devront faire preuve de vivacité d’esprit et accélérer la cadence.
➔ David Greybeard a changé la vie de Jane Goodall. Le chimpanzé à la pilosité faciale argentée a été le premier animal que Mme Goodall a vu utiliser des outils et manger de la viande. Il est à l’origine de sa longue quête de protection de l’environnement et de la biodiversité. Mme Goodall, qui est décédée la semaine dernière à l’âge de 91 ans, anthropomorphisait les animaux (elle rejetait la pratique établie consistant à utiliser des numéros pour identifier les sujets et préférait leur attribuer des noms). En personnalisant son approche, elle leur donnait de la valeur et, par l’intermédiaire du Jane Goodall Institute, elle a contribué à sauver d’innombrables espèces (non anonymes). Elle était en avance sur son temps, mais sa cause gagne enfin du terrain.
➔ Lecture complémentaire : Unearthing Value: How nature can play a critical role in pro-growth agendas – RBC (en anglais seulement)
Cultiver la prochaine génération d’innovateurs en agriculture
Le secteur agricole canadien a tout ce qu’il faut pour être le meilleur au monde : des sols productifs, un climat tempéré, une mécanisation avancée des activités et une industrie agroalimentaire en pleine croissance. Toutefois, selon un nouveau rapport de Leadership avisé RBC, l’exploitation de ces forces n’est pas chose simple. Le secteur peine à attirer la bonne combinaison de talents et à maintenir le niveau d’investissement en recherche et développement requis pour rester un chef de file mondial.
Les travaux de Lisa Ashton, directrice générale, Politique agricole, illustrent l’ampleur du défi à relever :
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L’agriculture canadienne présente un potentiel immense, mais la courbe d’innovation pourrait s’aplanir. Le Canada abrite certains des sols les plus productifs et des agriculteurs les plus innovants au monde. Néanmoins, la croissance annuelle de la productivité du secteur a diminué pour atteindre environ 1 % au cours de la dernière décennie (contre 2 % durant la décennie précédente), ce qui laisse croire que peu d’innovations révolutionnaires parviennent jusqu’aux exploitations agricoles.
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Le secteur n’attire pas suffisamment de talents. Le taux de postes vacants y est supérieur de 1,5 % à la moyenne nationale. Moins de 1 % des diplômés en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques ou en commerce, qui jouent un rôle de plus en plus important dans les exploitations agricoles modernes, choisissent une carrière en agriculture.
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L’écosystème de recherche et développement est de moins en moins diversifié. Les investissements publics dans la production de connaissances agricoles, qui comprennent la recherche et le développement, ont reculé de 15 % depuis 2010. Le volume d’activités de recherche et développement confié aux universités par le secteur privé a chuté de 77 % dans les cinq dernières années. En outre, au cours de la dernière décennie, le nombre d’entreprises qui mettent en œuvre un programme de recherche et développement a baissé de 29 %.
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D’autres pays nous devancent. Le Canada se trouve maintenant derrière l’Australie, les États-Unis, le Japon et le Brésil en ce qui concerne les investissements publics en matière de production de connaissances agricoles. La commercialisation des produits agricoles locaux est en déclin, tandis que la balance commerciale du pays s’améliore dans des domaines d’innovation comme ceux des produits chimiques, des engrais et des services agricoles.
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La commercialisation des solutions agricoles prend de l’ampleur chez nos voisins du sud. Au cours des cinq dernières années, les investissements dans les jeunes pousses spécialisées dans les technologies agroalimentaires ont été 22 fois supérieurs aux États-Unis par rapport au Canada. Cet énorme écart attire les entreprises canadiennes à la recherche de capitaux, de mentorat et d’applications commerciales au sud de la frontière.
Afin de combler le déficit de compétences dans le secteur agricole, RBC a lancé aujourd’hui à Winnipeg une initiative d’investissement visant à soutenir la prochaine génération d’agriculteurs canadiens. Lancée aux côtés du premier ministre du Manitoba, Wab Kinew, l’initiative Générateur RBC prévoit un investissement de 5 millions de dollars sur cinq ans dans l’agriculture des Prairies. Elle devrait s’étendre grâce à des programmes offerts dans le cadre d’un mouvement national avec les agriculteurs, la CANZA, Nature United, Sustainable Food Systems for Canada (SF4C) et des initiatives agricoles durables autochtones.
ÉNERGIE NUCLÉAIRE
PRM : petits mais puissants
La semaine dernière, à l’occasion du forum sur les petits réacteurs modulaires (PRM) qui se tenait à Edmonton, Vivan Sorab de Leadership avisé RBC a animé une table ronde sur le rôle de ceux-ci dans l’atteinte des objectifs énergétiques mondiaux.
Le groupe d’experts constitué de Carl Marcotte (Atkins Realis), William Smith (Terrestrial Energy), Lisa McBride (GE Vernova Hitachi) et George Christidis (Association nucléaire canadienne) a également abordé la question des avantages du Canada. Voici quelques-unes des principales conclusions :
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L’avantage concurrentiel du Canada réside dans la collaboration : L’Ontario a pris les devants en lançant la construction du premier PRM du G7 pouvant être raccordé au réseau. Le projet a mis à contribution le gouvernement, les services publics, la chaîne d’approvisionnement en énergie nucléaire canadienne et des universitaires pour bâtir la première nouvelle centrale nucléaire au Canada depuis trois décennies. Au moment où des provinces qui ne possèdent pas d’installations nucléaires envisagent pour la première fois de se lancer dans cette voie, il est essentiel de s’inspirer de cette collaboration.
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Le Canada doit saisir la balle au bond : Grâce à des initiatives comme la feuille de route des PRM et à l’avantage pour les investisseurs de la première heure dans la construction de PRM, le Canada s’est taillé une place de choix dans le domaine du nucléaire de nouvelle génération. Cependant, comme la concurrence des États-Unis et d’autres pays s’intensifie, le Canada doit agir rapidement pour conserver sa position de chef de file et veiller à ce que son expertise lui permette de garantir sa sécurité énergétique et contribue à la décarbonation de la planète. Une plus grande synergie entre les gouvernements fédéral et provinciaux sera déterminante.
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Les investissements doivent augmenter : Il faudra injecter de l’argent pour soutenir les installations futures, la chaîne logistique en pleine croissance et la main-d’œuvre qualifiée nécessaire.
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Les PRM coûtent cher. Les quatre PRM de la société Ontario Power Generation situés à Darlington, d’une capacité de 300 mégawatts, devraient coûter 20,9 milliards de dollars. En comparaison, une centrale électrique saskatchewanaise au gaz naturel, d’une capacité de 377 mégawatts, affiche une facture de 825 millions de dollars. Bien que les PRM puissent avoir une valeur géostratégique, ils devront rivaliser avec le gaz, l’hydroélectricité et les grosses centrales nucléaires pour attirer des capitaux.
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Les communautés autochtones sont au premier plan : La prise en compte des communautés autochtones sera de rigueur pour favoriser la réussite de tout projet. Il faudra les consulter dès le départ et veiller à ce qu’elles puissent participer.
Créé par Yadullah Hussain, Directeur de rédaction, RBC Institut d’action climatique.
Le bulletin Bouleversements climatiques ne pourrait pas exister sans la collaboration de John Stackhouse, Sarah Pendrith, Jordan Brennan, John Intini, Farhad Panahov, Lisa Ashton, Shaz Merwat, Vivan Sorab, Caprice Biasoni et Lavanya Kaleeswaran.
Avez-vous des commentaires, des félicitations ou, euh, des critiques à faire ? Écrivez-moi à (mailto:yadullahhussain@rbc.com).
Bulletin d’information sur le climat
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