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Bouleversements climatiques: Le médiateur, l’initiée et le sceptique

➔ La mise en service d’un projet de stockage par batterie et l’approbation d’un projet de petit réacteur modulaire (PRM) témoignent de la capacité du Canada à concrétiser ses projets

➔ Au sein du cabinet de Mark Carney : le médiateur, l’initiée et le sceptique

➔ General Fusion a besoin de fonds

Sujets chauds

➔ Le Canada est un leader de la réduction des émissions de méthane. Selon l’Agence internationale de l’énergie, le Canada, qui fait partie des plus grands producteurs de pétrole et de gaz au côté des États-Unis, de la Russie et de l’Iran, présente l’une des intensités d’émissions de méthane les plus faibles. Par ailleurs, l’Agence estime que les émissions de méthane, un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le dioxyde de carbone, demeurent à un niveau élevé à l’échelle mondiale, en dépit des engagements et de l’existence de solutions qui permettraient de réduire les émissions provenant des combustibles fossiles à un coût « quasi nul ». Pire encore, les émissions de méthane restent largement sous-évaluées au niveau mondial, selon le dernier rapport sur le méthane (en anglais seulement) de l’Agence internationale de l’énergie.

➔ Les États-Unis s’attaquent à l’énergie solaire… et à la douche ! Aux États-Unis, une nouvelle proposition du Parti républicain cherche à éliminer les crédits d’impôt populaires accordés aux ménages qui installent des panneaux solaires et achètent des véhicules électriques. Selon des analystes, cette proposition d’envergure visant à supprimer plusieurs incitatifs prévus par la loi sur la réduction de l’inflation, ainsi que par d’autres programmes, permettrait au gouvernement d’économiser 560 milliards de dollars américains sur dix ans, mais entraînerait une hausse de 7 % des dépenses des ménages américains d’ici 2035. Ces mesures pourraient aussi entraver les efforts des États-Unis pour réduire leurs émissions de 43 à 48 % par rapport à 2005 au cours de la prochaine décennie. Une autre proposition prévoit de supprimer les règles qui limitent la consommation d’eau dans les douches et les toilettes. Également sur la sellette : le programme Energy Star, pourtant reconnu pour encourager l’efficacité énergétique et réduire le montant des factures d’électricité.

➔ Douze projets de terres rares actuellement en cours au Canada. Ces projets sont en phase d’exploration, d’estimation des ressources ou d’évaluation économique préliminaire. Selon un rapport de Vivan Sorab, première directrice, Technologie propre, trois installations de séparation et de traitement et deux usines de recyclage d’éléments des terres rares (ETR) existent déjà. La suppression de quelques goulots d’étranglement pourrait accélérer la réalisation des 12 projets. Dans cette optique, les investissements gouvernementaux, comme le financement provincial en Saskatchewan, favorisent l’accès à la commercialisation des installations de traitement de terres rares. Par ailleurs, des conventions de vente et d’achat à des prix concurrentiels pourraient aider l’industrie canadienne des ETR à prendre pied.

➔ Planter des arbres ne suffit pas pour lutter contre le changement climatique. La planète a besoin d’une industrie mondiale axée sur l’élimination à grande échelle du carbone dans l’atmosphère au moyen de solutions naturelles et artificielles. Écoutez le nouvel épisode de la série Les innovateurs x CDL : L’ère de l’innovation. John Stackhouse et Sonia Sennik reçoivent David Keith, pionnier de l’élimination du carbone et fondateur de Carbon Engineering, pour parler des mesures nécessaires pour réduire les émissions.

Politiques

Le médiateur, l’initiée et le sceptique

Tim Hodgson, le nouveau ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, a été chargé par son patron, Mark Carney, de transformer le Canada en « superpuissance énergétique mondiale ». Pour atteindre cet objectif, M. Hodgson devra jouer le rôle de médiateur dans le secteur des ressources naturelles, notamment en renouant avec les provinces de l’Ouest et les groupes autochtones. Jusqu’à présent, il a été chaleureusement accueilli dans l’Ouest, où règne un certain mécontentement à l’égard de l’attitude d’Ottawa envers le secteur des énergies fossiles.

Julie Dabrusin, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, a suscité une réaction différente de la part des provinces productrices de pétrole et de gaz. En effet, sa biographie, où elle fait état de sa forte objection à l’expansion des sables bitumineux, soulève des inquiétudes. Mais sa qualité d’initiée, acquise en tant que secrétaire parlementaire auprès des ministres des Ressources naturelles et de l’Environnement et du Changement climatique, ainsi qu’à titre de membre du Comité des ressources naturelles, sera essentielle pour permettre à Ottawa de simplifier et d’accélérer le développement de projets, notamment d’oléoducs et de gazoducs. Tout comme le gouvernement du Québec, le premier ministre semble ouvert à l’idée de construire de nouveaux pipelines de combustibles fossiles. « Les Québécois ne comptent pas laisser Donald Trump contrôler le pétrole produit en Alberta. Est-il possible de passer par le Québec, pour l’exporter vers l’Europe au lieu de dépendre de Trump ? Nous sommes ouverts à cette idée. Je sens que les choses bougent », a récemment déclaré le premier ministre François Legault, ajoutant qu’aucun projet concret n’avait été proposé.

Désormais responsable du patrimoine, l’ancien ministre de l’Environnement Steve Guilbeault a fait sourciller dès son retour au parlement en se montrant sceptique à l’égard d’un projet d’oléoduc reliant l’Est à l’Ouest. Son portefeuille inclut Parcs Canada, ce qui renforce sa légitimité pour aborder les questions de biodiversité et d’érosion de la nature provoquée par le changement climatique.

Comités à suivre : La plupart des affaires gouvernementales sont traitées au sein de comités du Cabinet. Un des comités à suivre est Construire le Canada, qui examine une grande variété d’enjeux, notamment en ce qui a trait au logement, aux infrastructures, à la prospérité économique des Autochtones ou à l’action climatique. L’équipe composée de Tim Hodgson et Chrystia Freeland, respectivement président et vice-présidente du comité, combine expertise du secteur privé et expérience ministérielle.

TECHNOLOGIES PROPRES

Injection de fonds pour General Fusion

General Fusion a besoin de nouveaux capitaux. L’entreprise de fusion nucléaire établie en Colombie-Britannique a annoncé une percée technologique qui constitue un pas de plus vers l’intégration de la technologie de fusion sans carbone au réseau électrique. General Fusion a dû cependant réduire ses effectifs en raison de « contraintes financières inattendues », et est maintenant à la recherche de nouveaux capitaux pour mener à bien son projet, a déclaré son chef de la direction Greg Twinney.

La fusion nucléaire reproduit le processus par lequel les étoiles génèrent de l’énergie. Il s’agit d’une technologie extrêmement complexe, dont la mise en œuvre est constamment repoussée « dans cinq ans ». Néanmoins, les avancées technologiques récentes ont ravivé l’intérêt des investisseurs.

General Fusion a également besoin d’un alignement des étoiles. Bien que le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux aient déjà investi dans l’entreprise, Greg Twinney cherche à obtenir des financements supplémentaires, notamment de la part du secteur privé, car l’entreprise rivalise avec d’autres programmes de fusion financés par des fonds publics à l’échelle internationale. Selon PitchBook, depuis 2002, l’entreprise a amassé 440,53 millions de dollars américains, et compte parmi ses investisseurs Temasek, BDC Capital, Chrysalix Venture Capital et Jeff Bezos. General Fusion a récemment engagé l’ancien chef de la direction de Blue Origin LLC, la société aérospatiale du fondateur d’Amazon.com Inc., en tant que conseiller stratégique.

Ces dernières années, les États-Unis ont dépensé 800 millions de dollars par an dans la technologie de fusion, tandis que la Chine a injecté entre 1 et 1,5 milliard de dollars par an. Il existe aujourd’hui dans le monde 98 usines-pilotes ou prototypes en activité, 13 autres sont en construction et 33 à l’étape de projet.

General Fusion est talonnée par des entreprises canadiennes concurrentes. La société montréalaise Fuse Energy a levé 32 millions de dollars américains de nouveaux fonds à la fin de l’année dernière, et compte la National Nuclear Security Administration (agence américaine pour la sécurité nucléaire) comme principal collaborateur et client potentiel. L’idée est que Fuse Energy devienne pour la NNSA, ce que SpaceX est pour la NASA, a déclaré son chef de la direction de 24 ans, JC Btaiche. L’année dernière, les Laboratoires Nucléaires Canadiens ont demandé la mise en place d’une stratégie canadienne en matière de fusion pour aider le pays à atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Parmi les pays du G7, le Canada est celui qui offre le moins de soutien public par habitant au développement de la technologie de fusion, constatent les Laboratoires Nucléaires Canadiens.

Tendances, technologie et science

➔ L’Ontario s’apprête à construire le premier petit réacteur modulaire (PRM) du G7. La province a donné le feu vert à Ontario Power Generation pour lancer la construction du premier des quatre petits réacteurs modulaires dans le cadre de son projet Darlington New Nuclear, le premier du genre en Ontario depuis trois décennies.

➔ L’installation de stockage d’énergie d’Oneida est désormais en service. Cette installation de stockage par batterie, qui se trouve dans le sud de la province, près de Hamilton, dans le comté Haldimand, est la quatrième plus grande au monde. Ses 278 batteries aux ions de lithium stockeront suffisamment d’énergie pour alimenter le sud de l’Ontario durant les pointes de consommation ou lorsque d’autres sources d’énergie deviendront trop onéreuses. Dirigé par des Autochtones et utilisant des sources renouvelables, ce projet permettra de réduire les émissions de l’Ontario de près de 4 millions de tonnes, ce qui équivaut à retirer près de 850 000 voitures à essence de la circulation pendant un an. L’installation pourrait inspirer les grands consommateurs d’énergie, comme les centres de données, qui étudient actuellement différentes options. Dans son blogue, John Stackhouse explique comment le stockage par batterie accroît la possibilité de maintenir des coûts bas et une fiabilité élevée, tout en respectant les engagements climatiques du Canada.

➔ Le recyclage semble passer de mode. Un rapport du groupe de réflexion Circle Economy a révélé que seulement 6,9 % des 106 milliards de tonnes de matériaux utilisés chaque année par l’économie mondiale provenaient de sources recyclées, ce qui représente une baisse de 2,2 points de pourcentage depuis 2015. Le groupe de réflexion a constaté que si l’utilisation de matériaux recyclés a augmenté de 200 millions de tonnes entre 2018 et 2021, la consommation globale de matériaux a crû beaucoup plus vite, annulant ainsi ces progrès.

L’institut à l’œuvre

➔ John Stackhouse a participé au sommet du B7 à Ottawa la semaine dernière. Il y a présenté les résultats préliminaires du projet conjoint entre RBC et le Center on Global Energy Policy de l’Université de Columbia qui porte sur les options politiques liées au gaz et au gaz naturel liquéfié.

➔ Le 30 avril, John Stackhouse et Lisa Ashton ont présenté les résultats de nos dernières recherches sur l’agriculture, l’alimentation et l’enseignement postsecondaire au Conseil des doyens – Agriculture, Alimentation et Médecine vétérinaire à Ottawa. Ils ont souligné les principales perspectives en matière de perfectionnement des talents, d’innovation et de résilience du secteur.

➔ Découvrez les quatre principaux points à retenir de Myha Truong-Regan’s, cheffe, Recherche climatique, tirés d’un récent événement sur le gaz et l’électricité organisé par la Chambre de commerce de la région de Toronto.

➔ L’Institut d’action climatique RBC a coorganisé une table ronde avec Nature United dans le cadre du colloque du Salazar Center for North American Conservation, qui s’est tenu à Vancouver ce mois-ci. Lisa Ashton a animé la discussion qui portait sur la manière de positionner la conservation et la gérance de l’environnement en tant qu’atouts stratégiques dans les plans de croissance des secteurs dépendants de la nature, comme la foresterie, l’agriculture et l’exploitation minière.

➔ Liste de lecture de l’équipe : The Measure of Progress: Counting What Really Matters de Diane Coyle ; Bad Company: Private Equity and the Death of the American Dream de Megan Greenwell et Transcend: Unlocking humanity in the age of AI de Faisal Hoque.

Créé par Yadullah Hussain, Directeur de rédaction, RBC Institut d’action climatique.

le bulletin Bouleversements climatiques ne pourrait pas exister sans la collaboration de John StackhouseMyha Truong-ReganSarah PendrithFarhad PanahovLisa AshtonShaz MerwatVivan SorabCaprice Biasoni et Frances Dawson.

Avez-vous des commentaires, des félicitations ou, euh, des critiques à faire ? Écrivez-moi à (mailto:yadullahhussain@rbc.com).

Bulletin d’information sur le climat

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