➔ La stratégie de compétitivité climatique de Mark Carney met l’accent sur les minerais critiques et les crédits d’impôt
➔ À quoi s’attendre à la COP30
➔ Bill Gates revisite sa vision du climat
➔ Further reading: Unearthing Value: How nature can play a critical role in pro-growth agendas – RBC
Sujets chauds
➔ La lutte pour les minerais critiques ne fait que s’intensifier. Beijing et Washington sont peut-être en bons termes ces jours-ci (contrairement à Ottawa et Washington), mais la bataille pour la suprématie au chapitre des terres rares constituera le grand affrontement de cette décennie. Le Canada est entré dans la mêlée avec 26 nouveaux partenariats avec neuf pays alliés et a prévu des fonds dans le nouveau budget (voir ci-dessous). Vivan Sorab, premier directeur, Énergie propre, affirme que le Canada dispose des ressources, du capital et de la propriété intellectuelle pour commencer à établir une chaîne d’approvisionnement, mais qu’il doit agir rapidement. Il s’agira (a) d’accélérer le financement visant les terres rares, (b) de garantir la demande de ces minerais et (c) d’accroître la capacité de transformation nationale. Lisez la note d’information de M. Sorab ici.
➔ De l’autre côté de l’Atlantique, plusieurs États membres de l’UE ont refusé de s’accorder sur des objectifs contraignants pour 2040. Les États membres ont convenu de réduire leurs émissions de 66,3 % à 72,5 % d’ici 2035 dans le cadre d’une soumission à l’ONU avant le Sommet COP30 au Brésil. Cependant, plusieurs États membres ont refusé d’accepter l’objectif contraignant pour 2040 à moins que des concessions importantes ne soient faites permettant aux pays de comptabiliser 5 % de leurs réductions d’émissions en vendant des crédits carbone internationaux. L’UE a également accepté d’assouplir d’autres politiques climatiques politiquement sensibles, y compris de reporter d’un an, à 2028, le lancement du marché carbone européen prévu.
Un Canada compétitif sur le plan climatique
Le budget fédéral promettait de démontrer comment le gouvernement Mark Carney lie la politique climatiqueclimatique à son programme de croissance. Il est encore tôt, mais à mesure que la politique climatique fédérale prend forme, elle présente un échange fascinant : un renforcement de la tarification du carbone industrielle et des réglementations sur l’électricité propre en contrepartie d’une probable fin du plafond des émissions et d’une extension des incitations fiscales pour la capture du carbone. Voyons ce qu’Alberta et Saskatchewan ont à en dire (lisez ici l’opinion de John Stackhouse sur le budget fédéral.)
Voici ce qui a retenu notre attention :
Tarification du carbone industriel : le Canada a besoin de marchés du carbone solides pour soutenir les investissements dans la croissance verte. Le gouvernement prévoit collaborer avec les provinces afin de définir une trajectoire de prix du carbone industriel sur plusieurs décennies, visant la carboneutralité d’ici 2050. Cela donnera confiance aux entreprises. Le plan consiste à établir un repère et à harmoniser la tarification à l’échelle du pays afin de fournir un signal de prix commun et fort. L’an dernier, nous avons écrit sur l’importance d’harmoniser la tarification du carbone industriel. On s’attend à ce que le Fonds de croissance du Canada continue d’émettre des contrats de différence carbone (CCfD) pour les projets.
Méthane : Le gouvernement vise à finaliser des règlements renforcés sur le méthane pour le secteur pétrolier et gazier ainsi que pour les sites d’enfouissement, et à collaborer avec les provinces pour négocier des accords d’équivalence.
Plafond d’émissions pour le secteur pétrolier et gazier : Le gouvernement prévoit tirer parti de technologies comme la capture et le stockage du carbone pour réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier, ce qui signifie que le plafond d’émissions pour le secteur pétrolier et gazier « ne sera plus nécessaire ».
Carburants propres : Le gouvernement prévoit maintenir les règlements sur les carburants propres visant à aider le Canada à passer à de l’essence et du diesel moins émetteurs de carbone, une mesure que les conservateurs ont critiquée.
Crédits d’impôt : Le gouvernement a élargi les crédits d’impôt pour les investissements préalables dans la fabrication verte, ainsi que pour le captage, l’utilisation et le stockage du carbone (CUSC). Dans le cadre du budget, le crédit d’impôt pour le CUSC, qui couvre jusqu’à 60 % des investissements admissibles, prolongerait le taux actuel jusqu’en 2035.Minerais critiques : Un Fonds souverain de 2 milliards de dollars pour les minerais critiques comprendra des investissements en actions, des garanties de prêt et des accords d’achat. Le Fonds du premier et du dernier kilomètre, de 371,8 millions de dollars, vise à amener les projets en phase avancée jusqu’à la phase de production. D’autres minerais critiques, comme l’antimoine, l’indium et le gallium, sont désormais admissibles dans le cadre du Crédit d’impôt à l’investissement pour la fabrication de technologies propres.
Les enjeux de la COP30
Ils pourraient être plus discrets que les années précédentes, mais les événements COP servent toujours à prendre le pouls de l’action — ou de l’inaction — climatique mondiale.
Voici à quoi s’attendre :
Belém, l’hôte qui a le plus à perdre : La ville du nord du Brésil est la porte d’entrée de la région amazonienne — surnommée les « poumons de la planète » — puisqu’elle produit 20 % de l’oxygène mondial. Mais la région est confrontée à des perturbations dues à l’utilisation des terres, aux incendies de forêt et aux phénomènes météorologiques extrêmes accentués par le changement climatique, ainsi qu’à l’expansion industrielle et commerciale incessante. Belém apparaît donc comme un lieu approprié, bien que lointain, pour illustrer les réalités concrètes du changement climatique, contrairement aux centres financiers plus en vue de New York et Dubaï.
Une décennie après Paris. Le monde a changé depuis 2015 — lorsque pratiquement tous les pays étaient unis dans leur engagement à réduire les émissions. Aujourd’hui, ce n’est plus vraiment le cas. L’ambiance actuelle : sans compromis. Les pays exportateurs de matières premières se sentent encouragés, tandis que les litiges liés au climat atteignent un niveau record.
Un défi logistique pour une région n’offrant que 18 000 chambres d’hôtel. Le pays hôte, le Brésil, prévoit la participation de 50 000 responsables politiques aux négociations et a même suggéré que certains délégués partagent des chambres. Les organisateurs prévoient également mettre à contribution des bateaux de croisière, des propriétés privées et des écoles pour accueillir les visiteurs. Le mois dernier, 81 pays étaient en négociation avec les organisateurs concernant des chambres d’hôtel, tandis que 87 pays avaient déjà réservé un hébergement, selon la présidence brésilienne de la COP30.
Il pourrait y avoir un vide de la taille des États-Unis à la COP. Les États-Unis, qui sont en train de se retirer de l’Accord de Paris, ne prévoient pas envoyer de représentants « de haut niveau » à Belém. L’influence de Washington devrait néanmoins rester très présente lors des négociations.
Il pourrait y avoir un vide de la taille des États-Unis à la COP. Les États-Unis, qui sont en train de se retirer de l’Accord de Paris, ne prévoient pas envoyer de représentants « de haut niveau » à Belém. L’influence de Washington devrait néanmoins rester très présente lors des négociations.Les organisateurs nourrissent de grands espoirs. Les délégués à la COP30 font avancer cinq points clés à l’ordre du jour : (1) des plans climatiques nationaux renforcés avec des voies d’investissement plus claires, (2) la mobilisation de 1,3 billion de dollars US pour l’action climatique, dont 300 milliards de dollars US pour les pays en développement, (3) l’incitation à des investissements durables et alignés sur le climat, (4) la finalisation des règles d’un marché mondial du carbone soutenu par l’ONU, et (5) une « transition juste et inclusive » loin des combustibles fossiles, garantissant un soutien aux travailleurs et aux collectivités vulnérables affectés par le changement climatique. Que les négociations commencent.
M. Gates revisite sa vision du climat
Bill Gates, le cofondateur de Microsoft qui mène une seconde carrière en tant que financier dans la technologie climatique, a récemment exprimé « quelques dures vérités » sur le climat. Sa dernière note a contrarié certains, mais a été accueillie favorablement par d’autres, y compris le président des États-Unis.
Au-delà des gros titres, ses propos pourraient être plus nuancés.
Recadrer le risque : M. Gates soutient que, bien que le changement climatique transforme profondément les systèmes mondiaux, il est peu probable qu’il rende la planète inhabitable. Il met l’accent sur la proportionnalité — en considérant le changement climatique comme un défi chronique et croissant plutôt qu’un scénario existentiel ultime. Un nouveau rapport de l’ONU sur l’action climatique prévoit désormais une hausse des températures de 2,3 à 2,5 °C, contre 2,6 à 2,8 °C dans le rapport de l’an dernier, ce qui laisse le « monde en voie de subir une escalade sérieuse des risques et des dommages liés au climat ».
De la température au bien-être : M. Gates a souligné que l’action climatique ne devrait pas être évaluée uniquement en fonction des émissions évitées ou des degrés de réchauffement évités, mais aussi selon son efficacité à améliorer le bien-être humain, en particulier dans les régions vulnérables. Cela s’aligne sur un appel croissant dans les milieux du développement à intégrer l’adaptation et la réduction de la pauvreté dans l’ordre du jour climatique.
Innover, innover, innover : M. Gates continue de présenter l’innovation technologique — dans les énergies propres, les procédés industriels et l’agriculture — comme l’outil décisif pour la décarbonation, suggérant que cela permettra de réaliser des réductions durables des émissions.Éviter les récits apocalyptiques : M. Gates souligne que l’alarmisme peut éroder la confiance du public et mal orienter les ressources. Certains pourraient toutefois soutenir que l’attention continue portée aux enjeux climatiques a stimulé l’action et orienté des billions de dollars vers la transition énergétique.
L’institut à l’œuvre
➔ John Stackhouse, premier vice-président, Bureau du chef de la direction, s’est adressé à une délégation du G7 et à des conseillers avant la réunion des ministres de l’Énergie et de l’Environnement du G7 à Toronto la semaine dernière, présentant la vision de RBC de l’évolution du monde. Lire son discours ici.
➔ Lors du Forum économique international de Toronto, le 17 octobre, M. Stackhouse a s’est entretenu avec Heather Chalmers, présidente et cheffe de la direction de GE Vernova Canada, et a participé à une séance de travail sur les enjeux liés aux compétences et aux chaînes d’approvisionnement avec Stephen Lecce, ministre de l’Énergie de l’Ontario.
➔ Lors du Sommet GLOBE sur le leadership alimentaire à Calgary, l’Alliance canadienne pour l’agroalimentaire carboneutre (CANZA) a lancé le Défi du million d’acres, une initiative visant à étendre les pratiques agricoles climatiquement intelligentes à l’échelle du Canada.
➔ Lors du Sommet alimentaire Arrell, le 21 octobre, Lisa Ashton, directrice générale, Politique agricole, Leadership avisé RBC, s’est entretenue avec Rene Van Acker, président et vice-chancelier de l’Université de Guelph pour discuter de la croissance durable de l’agriculture canadienne tout en abordant l’un de ses défis les plus pressants : le creusement des écarts d’innovation dans le secteur agroalimentaire.
➔ Mme Ashton a également participé à une table ronde sur les systèmes alimentaires et l’agriculture climatiquement intelligente à l’Université Simon Fraser, à Vancouver
Créé par Yadullah Hussain, Directeur de rédaction, RBC Institut d’action climatique.
Le bulletin Bouleversements climatiques ne pourrait pas exister sans la collaboration de John Stackhouse, Sarah Pendrith, Jordan Brennan, John Intini, Farhad Panahov, Lisa Ashton, Shaz Merwat, Vivan Sorab, Caprice Biasoni et Lavanya Kaleeswaran.
Avez-vous des commentaires, des félicitations ou, euh, des critiques à faire ? Écrivez-moi à (mailto:yadullahhussain@rbc.com).
Bulletin d’information sur le climat
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