En résumé
Les données du rapport sur les ventes au détail de ce matin ne sont plus à jour, mais elles nous donnent un aperçu de la façon dont les consommateurs américains se sont comportés avant la paralysie du gouvernement. Elles nous indiquent également que la consommation pourrait être en pause, maintenant que la période d’accélération précédant l’imposition des tarifs a pris fin. Aux États-Unis, les ventes au détail ont augmenté de 0,2 % sur un mois en septembre, ce qui est conforme à nos propres prévisions, mais inférieur aux prévisions consensuelles de +0,4 % sur un mois. Après avoir éliminé les dépenses dans les segments de l’automobile, des matériaux de construction, de l’essence et des restaurants, la mesure du groupe de contrôle a reculé (-0,1 % sur un mois), ce qui donne à penser que les dépenses des consommateurs à revenu faible et moyen pourraient ralentir, après des mois d’achats anticipés.
Voici ce qui ressort du rapport de ce matin :
1) Nous avons observé un repli des secteurs exposés aux échanges commerciaux, qui se redressaient depuis le « jour de la libération » en avril. Les dépenses en vêtements, en articles de sport et en passe-temps ont diminué, après l’augmentation des achats anticipés au cours de l’été en prévision de l’entrée en vigueur des tarifs douaniers. Les dépenses en appareils électroniques et en appareils électroménagers ont également diminué. En revanche, les prix ont aidé les ventes de meubles à tenir le coup, car la croissance des dépenses aurait été à peu près nulle sans l’incidence de la hausse des prix des meubles observée dans l’IPC de septembre.
2) Les ventes au détail hors magasin se sont contractées en septembre (-0,7 % sur un mois), pour la première fois en neuf mois, mais la part des ventes au détail des détaillants hors magasin augmente; elles représentent environ 17 % des ventes au détail et des dépenses en services alimentaires comparativement à 12 % avant la pandémie. Ces pourcentages englobent les dépenses sur les plateformes en ligne, et nous savons que les consommateurs achètent de plus en plus les produits exposés aux échanges commerciaux sur ces plateformes au prix des paniers de ventes au détail. Même si une tendance ne se dessine pas en un mois, nous surveillerons de près ce secteur au cours des prochains mois, puisqu’il nous donne une bonne indication de la santé de la consommation aux États-Unis.
3) Les dépenses dans les services alimentaires et les débits de boissons ont tenu le coup en septembre (+0,7 % sur un mois), ce qui donne à penser que la limite supérieure du « K » (dans une économie en K) continue de stimuler les dépenses de consommation. Comme les ménages plus fortunés ont connu un boom des actifs liquides et que les revenus non professionnels deviennent de plus en plus importants, nous nous attendons à ce que les dépenses dans le secteur des services demeurent positives, car ce groupe est moins sensible aux pressions des tarifs sur les prix et à la croissance plus faible des salaires.
Le contexte général :
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Après le jour de la libération, nous avons observé une hausse massive des ventes dans divers magasins de vente au détail. Les magasins de marchandises d’occasion, qui font partie des ventes au détail diverses, ont connu une croissance immense par rapport à il y a un an (+18 % sur 12 mois en août), ce qui donne à penser que les consommateurs prudents sur le plan financier choisissent d’acheter des biens de seconde main.
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Les dépenses dans les secteurs exposés aux échanges commerciaux, comme les vêtements, les accessoires vestimentaires et les articles de sport, ont considérablement augmenté après le jour de la libération (le recul de ce mois-ci est toutefois illustré dans le graphique). Dans de nombreux cas, le rythme des dépenses dans les secteurs exposés aux échanges commerciaux a surpassé celui des dépenses dans les restaurants depuis le jour de la libération. Étant donné que les dépenses dans le secteur de la restauration sont alimentées par la limite supérieure du segment « K » et qu’elles ont continué de se démarquer, nous nous attendons à ce que la vigueur du secteur des biens tributaire des échanges commerciaux soit le reflet des dépenses anticipées et des effets des prix.
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Après correction de l’inflation, les ventes au détail réelles ont été relativement stables depuis le jour de la libération (+0,3 %), tandis que les ventes nominales ont augmenté de 1,6 %.
Au sujet de la Fed :
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À la réunion du Comité de l’open market de la Réserve fédérale américaine en octobre, le président, Jerome Powell, a reconnu qu’une pause était envisagée pour la réunion du 10 décembre, en raison des difficultés liées à l’accessibilité des données. Nous n’aurons pas de données pour octobre ou novembre avant la réunion et, même si nous prévoyons toujours une pause en décembre, les données sur les ventes au détail de septembre, à tout le moins, soutiendront une tendance plus conciliante par rapport aux prévisions consensuelles, dans un contexte où la Fed est très divisée. La hausse des mises à pied permanentes et le ralentissement des ventes au détail donnent à penser que les consommateurs américains ralentissent la cadence. Nous nous attendons à ce que la hausse du taux de chômage (à 4,4 %) aide les plus conciliants à plaider leur cause.
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Néanmoins, les données de l’IPP de ce matin et le plus récent rapport sur l’emploi, qui couvrent septembre, brossent un tableau contrasté. L’IPP de base a reculé (-0,1 % sur un mois), mais les détails ont été contrastés sous la surface, les prix du transport, de l’entreposage et des aliments ayant bondi. Certaines composantes des soins de santé (qui jouent un rôle dans les DPC) ont considérablement augmenté. Malgré une hausse du taux de chômage, les emplois non agricoles ont enregistré une hausse importante (+119 000 emplois par rapport à 51 000 emplois selon les prévisions consensuelles) et les secteurs cycliques ont semblé plus solides. Toutefois, ce rapport semble ne pas correspondre à la hausse du taux de chômage observée dans l’enquête auprès des ménages.
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Les données contrastées n’ont rien fait pour clarifier le tout. À notre avis, le choix le plus prudent pour la Fed serait de ralentir et de faire une pause.
Mike Reid est économiste principal, États-Unis, à RBC. Il est chargé d’établir les perspectives économiques de RBC pour les États-Unis, de commenter les indicateurs macroéconomiques et de rédiger des analyses concernant le contexte économique.
Carrie Freestone fait partie du groupe d’analyse macroéconomique et est responsable d’examiner les principales tendances économiques, notamment les dépenses de consommation, les marchés du travail, le PIB et l’inflation.
Imri Haggin est économiste à RBC Marchés des Capitaux, où il se concentre sur la recherche thématique. Ses travaux antérieurs portaient sur la dynamique du crédit à la consommation et la modélisation des liquidités, et mettaient l’accent sur l’utilisation des données pour comprendre les comportements.
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