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La paralysie du gouvernement américain prend fin, mais nous avons encore besoin de données

Le 12 novembre 2025, le président américain Trump a signé un projet de loi mettant fin à la plus longue paralysie de gouvernement de l’histoire des États-Unis. Au fur et à mesure que le gouvernement reprendra ses services, il pourrait y avoir des espoirs de clarté et de visibilité des données dans l’économie américaine qui nous ont échappé au cours du dernier mois. Malheureusement, nous prévoyons qu’il sera toujours difficile d’obtenir de la visibilité – nous pensons que les données du quatrième trimestre ajouteront probablement plus de confusion que de clarté. Pour cette raison, notre stratégie consiste à nous concentrer sur les grandes tendances en jeu, notamment la persistance de l’inflation et le ralentissement de la croissance en 2026.

De plus, les diffusions de données pour le reste de 2025 ne suivront pas le calendrier publié actuel. Nous publierons un calendrier mis à jour lorsqu’il sera officiellement rendu public par les organismes statistiques. De plus, nous retarderons la diffusion de notre analyse « Cette semaine aux États-Unis » jusqu’à ce que les changements apportés au calendrier de diffusion des données soient plus clairs.

Entre-temps, voici nos principaux indicateurs :

Voici ce que nous savons.

  • Nous prévoyons que le rapport sur l’emploi de septembre sera publié sous peu. À l’origine, il devait être diffusé le 3 octobre (deux jours après le début de la paralysie), et les données étaient déjà recueillies et traitées. Les données de septembre seront périmées, mais elles constitueront un point de départ fiable à partir duquel nous évaluerons la trajectoire du marché du travail au quatrième trimestre.

  • Nous ne savons pas si les données d’octobre sur les emplois non agricoles seront diffusées, mais si elles le sont, nous savons qu’elles ne correspondront pas aux données de l’enquête auprès des ménages. Le BLS a confirmé que les employés mis à pied provisoirement qui seront payés (par paye rétroactive) pour octobre seront comptés sur les listes de paye aux côtés des employés essentiels qui ont travaillé pendant le mois. À l’inverse, les fonctionnaires fédéraux mis à pied provisoirement qui n’ont pas travaillé pendant le mois d’octobre seront comptés comme chômeurs (mis à pied temporairement) dans l’enquête auprès des ménages, ce qui contribuera à une hausse du taux de chômage. La réalité, c’est que ces incohérences vont amplifier les turbulences auquel nous sommes confrontées dans la foulée de la paralysie.

  • Bien que nous n’ayons pas reçu de données sur les demandes hebdomadaires d’assurance-chômage du département du Travail, les données à l’échelle des États indiquent une stabilisation des demandes initiales d’assurance-chômage au cours des cinq dernières semaines. Cela correspond également à ce que nous avons vu dans les rapports hebdomadaires et mensuels d’ADP.

Voici ce qui nous inquiète :

  • Nous ne savons pas si le rapport sur l’emploi d’octobre sera publié, et si c’est le cas, la réalité, c’est qu’il sera déformé par la paralysie du gouvernement. Si les données sur les emplois non agricoles sont publiées, les travailleurs fédéraux seront comptés sur les listes de paye. Mais dans l’enquête auprès des ménages, ils seront comptés comme chômeurs, ce qui réduira notre capacité d’évaluer le point d’équilibre des listes de paye par rapport au taux de chômage.

  • Le taux de chômage est ce qui compte le plus pour la Réserve fédérale américaine (Fed) – et ce point de données pourrait ne pas être diffusé en octobre. Si l’enquête auprès des ménages est publiée – ce qui est ambigu puisque les données n’ont pas été recueillies – nous estimons que le taux de chômage atteindrait 4,8 % en octobre, puisque les employés mis à pied provisoirement seraient comptés comme chômeurs (mise à pied temporaire).

Voici ce qui, selon nous, sera le plus important :

  • Nous pensons que le taux de chômage est l’indicateur concernant le marché du travail le plus utile, car le débat sur le point d’équilibre de la croissance de l’emploi se poursuit. Nous prévoyons que l’économie américaine aura ajouté environ 30 000 emplois en octobre, ce qui correspond à notre estimation du point d’équilibre de la croissance de l’emploi.

  • Exclusion faite de l’emploi fédéral, nous nous attendons à ce que le marché du travail se stabilise dans un contexte modéré d’embauche et de licenciement. Nous espérons que le gros de la création d’emplois se poursuivra dans le secteur des soins de santé. Nous surveillons également l’embauche dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie comme échantillon des dépenses discrétionnaires des ménages à revenu élevé.

  • Nous surveillerons également le nombre de travailleurs à la retraite qui ont demandé des prestations de sécurité sociale – cette cohorte sera soustraite des listes de paye, mais n’augmentera pas le taux de chômage.

La visibilité sur l’inflation est particulièrement mauvaise

  • Nous savons que les données sur l’IPC n’ont pas été recueillies au mois d’octobre. Environ les deux tiers des données sur les prix comprises dans la mesure de l’IPC sont recueillies par des visites en personne dans des magasins physiques. En novembre, le processus de collecte a été au point mort pendant près de deux semaines, et il y a des risques d’enjeux liés à la collecte à l’approche d’une période des Fêtes occupée.

  • Les données sur l’IPP n’ont pas non plus été recueillies en octobre. L’absence de données sur l’IPC et l’IPP signifiera que les données sur les DPC ne seront pas disponibles pour le mois d’octobre, puisque la majeure partie du panier (environ 90 % net) est constituée d’intrants de l’IPC et de l’IPP.

Voici ce qui nous inquiète :

  • Contrairement au marché du travail, il existe peu (voire aucune) de solutions de rechange fiables au rapport sur l’IPC. Nous nous fions aux données sur les prix du BLS pour avoir une idée des pressions inflationnistes, et en l’absence des rapports sur l’IPC et l’IPP, il est difficile d’évaluer la trajectoire de l’inflation. 

  • Le rapport sur l’IPC d’octobre (s’il est publié) posera un grave enjeu de qualité des données. En réalité, nous obtiendrons un rapport d’octobre avec des données estimées OU le rapport pourrait être tout simplement annulé. Cela créera des effets d’entraînement pour les données en novembre.

  • Le rapport sur l’IPC d’octobre (s’il est publié) posera un grave enjeu de qualité des données. En réalité, nous obtiendrons un rapport d’octobre avec des données estimées OU le rapport pourrait être tout simplement annulé. Cela créera des effets d’entraînement pour les données en novembre.

Voici ce qui, selon nous, sera le plus important :

  • Les données sur l’IPC de septembre ont été inférieures aux attentes, mais ce résultat peut en grande partie être attribué à de mauvaises données sur les loyers équivalents propriétaires, qui étaient probablement ponctuelles.

  • À ce jour, nous avons commencé à voir des signes avant-coureurs de pressions tarifaires s’accentuer dans certains secteurs exposés aux échanges commerciaux (par exemple, dans les vêtements, les articles d’ameublement et les pièces et équipements des véhicules automobiles).

  • Toutefois, d’autres secteurs exposés aux échanges commerciaux (en particulier les véhicules automobiles neufs) n’ont pas encore vu de pressions émerger. Nous nous attendons à ce que l’accumulation des stocks, combinée aux entreprises qui visent à maintenir leur part de marché pendant la période des Fêtes, signifie que nous ne verrons pas de répercussion importante sur les prix à la consommation avant 2026.

Voici ce que nous savons.

  • La publication du rapport sur le PIB du quatrième trimestre n’est pas prévue avant le 30 janvier 2026. Cependant, les estimations du PIB nécessitent une quantité importante d’intrants provenant d’autres sources de données, y compris les ventes au détail, les biens durables et les rapports sur l’inflation. La diffusion pourrait être retardée en raison de retards ailleurs dans le processus de production des données.

  • La vigueur relative de la croissance du PIB en 2025 n’a pas été cohérente avec d’autres indicateurs économiques, notamment la croissance de l’emploi, la confiance des consommateurs et les fluctuations des échanges commerciaux et des stocks. S’il manque des données mensuelles (c.‑à‑d. celles d’octobre), cela s’ajoutera aux distorsions qui se sont produites plus tôt dans l’année en raison du devancement des achats en prévision des tarifs douaniers.

Voici ce qui nous inquiète :

  • Nous nous attendons à ce que la paralysie du gouvernement pèse sur la croissance du PIB au quatrième trimestre. Cela sera pris en compte dans les dépenses du gouvernement et de consommation. Les contrats du gouvernement n’ont pas été payés au cours du mois d’octobre, et les fonctionnaires fédéraux mis à pied provisoirement qui n’ont pas de chèque de paye sont susceptibles de réduire leur consommation.

  • Ensemble, nous nous attendons à ce que les deux facteurs réduisent de quelques dixièmes de point de pourcentage le PIB du quatrième trimestre. Néanmoins, une partie de la baisse sera renversée au premier trimestre de 2026, ce qui ajoutera plus de turbulence à l’équation.

Voici ce qui, selon nous, sera le plus important :

  • Une fois que nous aurons surmonté les effets d’entraînement de la paralysie, nous nous attendons à avoir plus de clarté des deux volets du mandat de la Fed au début du premier trimestre. Mais la croissance du PIB ne sera pas opportune – nous n’aurons probablement pas de données claires avant la publication des données du deuxième trimestre de 2026 en juillet.


À propos des auteurs

Mike Reid est économiste principal, États-Unis, à RBC. Il est chargé d’établir les perspectives économiques de RBC pour les États-Unis, de commenter les indicateurs macroéconomiques et de rédiger des analyses concernant le contexte économique.

Carrie Freestone fait partie du groupe d’analyse macroéconomique et est responsable d’examiner les principales tendances économiques, notamment les dépenses de consommation, les marchés du travail, le PIB et l’inflation.

Imri Haggin est économiste à RBC Marchés des Capitaux, où il se concentre sur la recherche thématique. Ses travaux antérieurs portaient sur la dynamique du crédit à la consommation et la modélisation des liquidités, et mettaient l’accent sur l’utilisation des données pour comprendre les comportements.


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