Résumé :
La politique commerciale des États-Unis a de plus fortes répercussions économiques sur les secteurs et les régions sensibles aux échanges commerciaux (essentiellement dans le secteur manufacturier à ce jour), mais elle influe aussi sur la répartition des revenus et de la richesse des ménages.
Au Canada, l’écart de richesse entre les ménages s’est creusé au deuxième trimestre, le fléchissement du marché du logement ayant limité les gains des ménages les moins fortunés. Parallèlement, les ménages les plus fortunés ont profité davantage de la forte reprise des marchés boursiers après un premier trimestre décevant.
Les inégalités de revenus sont demeurées sans précédent au deuxième trimestre de 2025, et se seraient encore accentuées n’eût été l’augmentation des paiements de transfert gouvernementaux au bas de l’échelle de la répartition des revenus.
Cet accroissement des disparités transparaît dans les habitudes de dépenses et d’épargne. La croissance des revenus des ménages fortunés s’est poursuivie, ce qui leur a permis d’épargner, alors que les ménages à faible revenu ont puisé davantage dans leurs économies ou contracté des emprunts pour régler leurs dépenses courantes.
Les pressions sur le coût de la vie demeurent plus vives pour les groupes à faible revenu, d’autant plus que l’inflation des nécessités, comme le logement et l’épicerie, reste élevée. Ces dépenses représentent une part plus importante du revenu disponible des ménages à faible revenu et sont plus difficiles à abaisser. Par conséquent, de nombreuses familles disposent d’une marge de manœuvre financière moindre malgré une baisse globale des tendances inflationnistes.
Les tendances du marché du travail ont également contribué à cette dynamique. Le taux de chômage du Canada a considérablement augmenté, les jeunes travailleurs étant les plus touchés.
En détail :
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Dans l’ensemble, la croissance du revenu disponible moyen est demeurée positive au deuxième trimestre de 2025, s’établissant à 3,9 % d’une année sur l’autre, contre 6,2 % au trimestre précédent. Dans le quintile de revenu inférieur, le revenu disponible moyen des ménages a augmenté de 5,6 %. Cette hausse, qui surpasse celle des autres groupes de revenu, est principalement attribuable aux paiements de transfert gouvernementaux, et non aux gains provenant d’un emploi.
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L’écart de revenu entre la tranche supérieure de 40 % et la tranche inférieure de 40 % s’est creusé pour remonter au sommet record de 48,4 points de pourcentage atteint il y a un an.
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Le taux d’épargne des ménages demeure positif (bien qu’en baisse), mais ce résultat masque des tendances inquiétantes. L’épargne nette a diminué dans l’ensemble de l’échelle de répartition des revenus. Les ménages à faible revenu ont continué d’afficher des emprunts nets par ménage au deuxième trimestre de 2025, car leurs dépenses ont dépassé leur revenu disponible. Les économies des groupes à revenu élevé ont baissé, mais restent tout de même nettement positives.
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L’écart de richesse entre la tranche supérieure de 20 % et la tranche inférieure de 40 % s’est accentué pour s’établir à 61,5 points de pourcentage. Cette évolution reflète l’affaiblissement de la croissance de la valeur nette des gens les moins fortunés en raison du fléchissement du marché de l’habitation, tandis que la remontée des marchés financiers a favorisé les ménages plus fortunés.
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Les ménages dont les membres sont âgés de 35 ans et moins ont vu leur enrichissement ralentir (2,1 %, contre 0,6 % au premier trimestre), alors qu’ils continuaient à réduire leurs dettes hypothécaires. En revanche, les ménages dont les membres sont plus âgés ont enregistré des gains supérieurs.
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Les inégalités de richesse régionales persistent ; l’Ontario et la Colombie-Britannique continuent d’afficher des ratios valeur nette/revenu disponible supérieurs à ceux des autres provinces. Cette situation s’explique en grande partie par la cherté des biens immobiliers, qui font croître la valeur des actifs tout en accablant les ménages les plus endettés. Les ratios dette/revenu disponible sont de loin les plus élevés en Ontario (212 %) et en Colombie-Britannique (195 %), où ils dépassent largement la moyenne nationale de 182 %. L’Alberta se classe au troisième rang, à 167 %.
À propos des auteur
Abbey Xu est économiste à RBC. En tant que membre du groupe d’analyse macroéconomique, elle se spécialise dans les modèles de prévisions macroéconomiques, et présente des analyses et des mises à jour opportunes sur les tendances économiques.
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