La croissance démographique du Canada ralentit cette année, suivant la stratégie d’immigration de 2024 du gouvernement fédéral qui vise à faire baisser de 20 % le nombre de résidents permanents en 2025 et à réduire de plus de 7 % à 5 % la proportion de résidents temporaires dans la population globale d’ici 2027.
L’on émet dans le plan des hypothèses ambitieuses concernant le départ des résidents non permanents, et selon les statistiques démographiques du premier trimestre, le Canada serait en bonne voie d’atteindre ses cibles. Près de 210 000 résidents non permanents ont quitté le pays ou sont devenus des résidents permanents au cours du premier trimestre ; cela représente 17 % de la cible de sortie annuelle de 1,3 million. Les entrées semblent également conformes aux nouvelles cibles d’immigration, puisque 18 % du nombre total de résidents non permanents (816 900) prévu pour 2025 sont arrivés au premier trimestre. C’est le flux d’entrée trimestriel le plus faible qui a été enregistré en trois ans.
Le nombre de résidents non permanents au Canada, hors pandémie, a également affiché une forte baisse au premier trimestre. Ce repli est presque entièrement attribuable au recul du nombre des titulaires de permis d’études (-109 500 d’une année sur l’autre). Le nombre des demandeurs d’asile a par contre continué d’augmenter et affiche une hausse de 106 400 d’une année sur l’autre.
Les résidents non permanents représentent désormais 7,1 % de la population canadienne, contre 7,4 % au quatrième trimestre de 2024. Leur nombre était encore élevé de manière disproportionnée en Colombie-Britannique (9,1 %) et en Ontario (8,1 %) au deuxième trimestre. Le plus grand ajustement a été effectué en Ontario. Cette province a perdu plus de 23 000 résidents non permanents par rapport à l’année dernière, tandis que le Québec (61 100), les Prairies (31 100) et la Colombie-Britannique (8 700) ont continué d’enregistrer des gains.
Les arrivées de résidents permanents ont également diminué au premier trimestre (-16 800 sur 12 mois en données désaisonnalisées), ramenant la croissance démographique annualisée du Canada d’un trimestre sur l’autre à seulement 0,8 % en données désaisonnalisées, soit moins de la moitié du taux des deux dernières années et un peu moins que les normes d’avant la pandémie. Sur les 395 000 nouveaux résidents permanents prévus pour 2025, près du quart (96 800) sont arrivés ou ont obtenu le statut au premier trimestre.
Conformément à nos prévisions, c’est en Ontario et en Colombie-Britannique que la croissance démographique ralentit le plus, le nombre de résidents permanents et non permanents diminuant. Ces provinces, qui dépendent fortement des arrivées internationales pour compenser les sorties interprovinciales, enregistrent certains des ajustements démographiques les plus importants.
Les récentes estimations du nombre de résidents permanents et non permanents confirment nos prévisions d’un ralentissement marqué de la croissance démographique pour les deux prochaines années. Cela aura des répercussions sur la croissance économique. La forte croissance démographique que connaît le Canada depuis des années cache un déficit de productivité inquiétant. Nous pensons que le ralentissement de l’immigration, combiné aux nouveaux défis commerciaux, freinera la croissance de l’économie canadienne au cours des prochains trimestres.
Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale et fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales. Elle est titulaire d’un baccalauréat en économie (avec distinction) de l’Université Western Ontario et d’une maîtrise en sciences de l’Amsterdam School of Economics.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Le lecteur est seul responsable de toute utilisation des renseignements contenus dans le présent document, et ni la Banque Royale du Canada (« RBC »), ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants, employés ou mandataires respectifs ne seront tenus responsables des dommages directs ou indirects découlant de l’utilisation du présent document par le lecteur. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Le présent document peut contenir des déclarations prospectives – au sens de certaines lois sur les valeurs mobilières – qui font l’objet de la mise en garde de RBC concernant les déclarations prospectives. Les paramètres, données et autres renseignements ESG (y compris ceux liés au climat) contenus sur ce site Web sont ou peuvent être fondés sur des hypothèses, des estimations et des jugements. Les mises en garde relatives aux renseignements présentés sur ce Site Web sont exposées dans les sections « Mise en garde concernant les déclarations prospectives » et « Avis important concernant le présent rapport » de notre Rapport climatique le plus récent, accessible sur notre site d’information à l’adresse https://www.rbc.com/notre-impact/rapport-citoyennete-dentreprise-rendement/index.html. Sauf si la loi l’exige, ni RBC ni ses sociétés affiliées ne s’engagent à mettre à jour quelque renseignement que ce soit présenté dans le présent document.