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Le Québec garde le cap de l’équilibre budgétaire malgré l’affaiblissement du contexte économique

Points saillants du point sur la situation économique et financière du Québec

  • Le résultat net du Québec au cours de la période de planification budgétaire est le même que celui établi dans le budget de 2023. La province prévoit des déficits de 4,0 milliards de dollars pour l’exercice 2023-2024, de 3,0 milliards de dollars pour l’exercice 2024-2025, de 2,0 milliards de dollars pour l’exercice 2025-2026 et d’un peu moins de 1,0 milliard de dollars pour l’exercice 2026-2027.

  • Le Québec a révisé à la baisse ses projections du PIB réel et nominal pour tenir compte du ralentissement de l’activité économique en 2024. Les projections du PIB réel de la province ont été réduites de moitié, passant de 1,4 % à 0,7 % l’an prochain, tandis que les projections du PIB nominal ont été abaissées de 3,4 % à 3,8 %.

  • Malgré l’affaiblissement du contexte économique, le Québec s’attend toujours à équilibrer son budget d’ici l’exercice 2027-2028. Avant versements au Fonds des générations, l’équilibre serait atteint deux ans plus tôt (exercice 2025‑2026).

  • La dernière projection de déficit pour l’exercice 2022-2023 est toutefois supérieure de 1,1 milliard de dollars aux 5,0 milliards de dollars prévus dans le budget de 2023. L’estimation finale sera publiée plus tard cette année dans les comptes publics du Québec.

  • L’augmentation des revenus attendus compensera l’augmentation des dépenses au cours du plan financier, bien que des réductions de la réserve pour éventualités et des versements au Fonds des générations de la province aient été effectués pour maintenir le profil du déficit. La décision de réduire la réserve pour éventualités est surprenante compte tenu de l’incertitude économique persistante et du risque pour les dépenses que représentent les négociations collectives en cours avec les syndicats représentant les employés de l’État.

  • Malgré l’affaiblissement du contexte économique, le ministère des Finances du Québec a revu à la hausse ses prévisions de revenus pour l’exercice 2023-2024 en raison de l’augmentation des recettes provenant des taxes de consommation, des droits et des permis, ainsi que d’une augmentation des transferts fédéraux (+1,8 milliard de dollars pour l’exercice 2023-2024) – dont 900 millions de dollars sont liés au Fonds pour accélérer la construction de logements. Ces augmentations seront en partie compensées par la baisse des revenus des impôts et des entreprises publiques.

  • Le profil d’endettement de la province est révisé légèrement à la hausse par rapport au budget de 2023. Le ratio de la dette nette au PIB est maintenant de 38,0 % pour l’exercice 2023-2024, contre 37,4 % auparavant. Les révisions à la hausse ont été reportées à l’exercice 2026-2027 avant de s’établir à 35,9 % au cours de l’exercice 2027-2028 (0,1 point de pourcentage de moins que dans le budget de 2023). Le point important est que le ratio demeure sur une trajectoire descendante. Le gouvernement maintient son engagement de ramener son ratio de la dette nette au PIB à 30 % d’ici l’exercice 2037-2038.

  • En plus des réductions d’impôt sur le revenu des particuliers annoncées dans le budget de 2023, le ministre des Finances, Éric Girard, a prévu une indexation de 5,1 % de l’impôt sur le revenu des particuliers et des prestations d’assurance sociale à compter du 1er janvier 2024. Cette indexation devrait coûter au gouvernement provincial plus de 450 millions de dollars en revenus perdus au cours de l’exercice 2023-2024 et 8,6 milliards de dollars sur cinq ans jusqu’à l’exercice 2027-2028.

  • Le gouvernement du Québec a également annoncé des mesures ciblées de 4,3 milliards de dollars sur cinq ans pour le logement abordable (1,8 milliard de dollars), l’aide alimentaire et l’aide aux personnes sans-abri (145 millions de dollars), la formation de la main-d’œuvre (329 millions de dollars), les efforts de transition climatique (961 millions de dollars) et le renouvellement du crédit d’impôt à l’investissement et à l’innovation (1 milliard de dollars). Le plan devrait coûter 1,1 milliard de dollars au cours de l’exercice 2023-2024.

  • En conclusion : Malgré la détérioration du contexte économique, la situation budgétaire globale du Québec n’a guère changé par rapport à celle décrite dans le budget de 2023. La province prévoit toujours équilibrer son budget d’ici l’exercice 2027-2028 (après versements au Fonds des générations) et demeure sur la bonne voie pour atteindre sa cible d’endettement d’ici 2037-2038. Grâce à la souplesse budgétaire qu’elle a acquise au cours des années qui ont précédé la pandémie et aux transferts fédéraux supplémentaires, la province est en mesure de stimuler les investissements dans le logement abordable, les efforts de transition climatique et d’autres postes hautement prioritaires sans compromettre sa situation financière. Les coupes dans la réserve pour éventualités laissent toutefois moins de place aux chocs imprévus à l’avenir.


Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale qui fournit des analyses des perspectives macroéconomiques et des commentaires budgétaires.

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