Qu’est-ce qui attend le premier ministre Carney et le Canada en 2026 ?
Par John Stackhouse
Les droits de douane ne prennent pas de pause, et nous pouvons présumer que le président Donald Trump ne prendra pas non plus de vacances.
Cette semaine, Trump a diffusé son message des Fêtes pour se présenter comme un Père Noël du commerce, car, selon lui :
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Les droits de douane sont l’une de ses grandes réalisations et ils suscitent plus d’investissements aux États-Unis.
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Les droits de douane aideront à payer les « dividendes de guerre » à 1,45 million de membres du personnel militaire aux États-Unis.
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Les droits de douane entraînent une baisse des prix.
Nous verrons plus tard en 2026 (en mi-mandat) si les Américains sont d’accord avec ces affirmations. Mais attendez-vous à ce qu’en 2026, le président fasse payer des droits de douane élevés, même si, comme on s’y attendait, la Cour suprême juge qu’il a outrepassé ses pouvoirs. Comment ? La Maison-Blanche pourrait rapidement rétablir le mur tarifaire, en s’appuyant sur les pouvoirs prévus aux articles 122 et 301 pour maintenir les droits de douane en place, quoique le taux prévu pourrait passer de la moyenne actuelle de 16 % à quelque 10 %.
Voici trois questions à se poser pour l’année à venir :
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Les pays adopteront-ils des mesures de représailles, même en mettant en place des barrières autres que tarifaires ?
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Le Congrès peut-il se permettre de réduire les impôts et les droits de douane ?
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Le Canada pourra-t-il se permettre de gagner du temps ?
Mark Carney semble s’être résigné à subir un scénario d’« absence d’accord » et à affronter un long parcours en vue de la renégociation de l’AECUM. À court terme, les plus grands défis porteront sur les services numériques, le bois d’œuvre et les règles d’origine pour les fabricants automobiles, qui ont chacun leur propre calcul économique et politique :
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on peut s’attendre à ce que les États-Unis continuent de faire pression pour obtenir plus de concessions pour les médias en ligne, en particulier pour Meta, qui pourrait faire face à des contrecoups au Québec, où les protections culturelles (y compris les subventions aux médias locaux) seraient une ligne de parti si le Parti québécois prenait le pouvoir en 2026 ;
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on peut s’attendre à ce que les États-Unis, compte tenu de la morosité du marché immobilier, continuent de malmener la Colombie-Britannique (et le Nouveau-Brunswick) sur la question du bois d’œuvre ;
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on peut s’attendre à ce que Doug Ford fasse encore plus d’efforts pour obtenir un accès favorable au marché automobile américain pour les usines d’assemblage de l’Ontario.
Toutefois, il est peu probable que le Canada obtienne des résultats favorables sur ces trois volets. M. Carney pourrait passer les Fêtes à penser à ce que le Père Noël lui réserve pour 2026.
25 chiffres qui définissent 2025
14257 : Le Décret, signé le 2 avril par le président américain Donald Trump, qui a imposé des droits de douane de base de 10 % sur les importations de tous les partenaires commerciaux des États-Unis.
90 : Le nombre de pays qui se sont vus imposer des droits de douane supérieurs au taux de référence de 10 % le « Jour de la Libération ».
2 : Le nombre de visites effectuées par le premier ministre Mark Carney à la Maison-Blanche. Lors de la plus récente, au début du mois d’octobre, M. Trump a qualifié Carney de « bonhomme » qui faisait « un excellent travail ».
75 millions : Le montant consacré par le gouvernement de l’Ontario de Doug Ford à la campagne publicitaire anti-tarifaire avec Ronald Reagan, qui a incité Trump à interrompre les négociations avec le Canada. Selon M. Ford, la publicité a été visionnée 12,4 milliards de fois.
35 T$ US : La valeur estimative du commerce des biens à l’échelle mondiale en 2025. Le volume commercial atteint des niveaux records malgré le fait que les risques géopolitiques ont fracturé les chaînes d’approvisionnement – preuve que la mondialisation est en restructuration plutôt qu’en régression.
50 000 : Nombre d’emplois perdus dans le secteur manufacturier aux États-Unis depuis le début de l’année.
1 T$ US : L’excédent commercial record de la Chine, malgré les tensions avec les États-Unis. Beijing a exporté 3,4 T$ US de biens au cours des onze premiers mois de l’année, notamment en dénichant de nouveaux marchés, y compris en Afrique (+26 %), en Asie du Sud-Est (+14 %) et en Amérique latine (+7,1 %).
5 : Le nombre de secteurs comptant pour 80 %des droits de douane perçus par les États-Unis auprès du Canada, notamment le secteur automobile (28,8 %), l’aluminium (23,3 %), le fer et l’acier (12,7 %), la machinerie (8,8 %) et les marchandises en fer et en acier (8,3 %).
70 G$ : Les engagements d’investissements des Émirats arabes unis au Canada, axés sur le développement de minéraux essentiels, de l’énergie, de ports et de l’intelligence artificielle.
226,4 G$ US : Les exportations des États-Unis vers le Mexique entre janvier et août – qui excèdent les 225,6 G$ US de biens expédiés vers le Canada. C’est la première fois en 30 ans que le Mexique surpasse le Canada comme destination principale des exportations.
200 G$ : La valeur estimative de l’Accord canadien de reconnaissance mutuelle, qui élimine tous les obstacles au commerce des produits (sauf les aliments) entre les provinces et territoires du Canada.
3 fois : La hausse des mesures restrictives au commerce mondial depuis 2019. Les droits de douane, les contrôles à l’exportation et les subventions sont maintenant des caractéristiques structurelles des politiques commerciales – et non des perturbations temporaires.
10 % : Le pourcentage des exportations de bois d’œuvre (suffisant pour construire 75 000 maisons) que l’industrie forestière canadienne prévoit réacheminer vers le Royaume-Uni et l’Europe plutôt que d’exporter aux États-Unis.
100 % : Dépendance des États-Unis à l’égard des importations de 16 minéraux essentiels (y compris le graphite) et dépendance de 50 % à l’égard des importations de 29 minéraux essentiels, y compris le zinc, le titane et le nickel.
600 G$ : L’objectif des exportations canadiennes ailleurs qu’aux États-Unis d’ici 2035, qui est prévu au budget fédéral 2025, c’est-à-dire le double du montant actuel.
50 G$ : La valeur potentielle d’un partenariat commercial entre le Canada et l’Inde, qui ont renoué leurs relations cette année.
100 G$ : La valeur annuelle des exportations de produits agroalimentaires du Canada. Environ 60 % de ces marchandises étaient destinées au marché américain.
994,63 $ : Le montant qu’une famille moyenne du Canada peut s’attendre à payer de plus pour leur panier d’épicerie en 2026 par rapport à 2025. Les droits de douane ont une incidence sur la sécurité alimentaire au pays, où un Canadien sur quatre est touché par l’insécurité alimentaire.
86 : Le pourcentage de biens que les États-Unis ont importés du Canada en septembre qui étaient exempts de droits de douane.
51 : Nombre de jours où le cours de l’or a été supérieur aux sommets précédents en raison de l’incertitude géoéconomique accrue.
28 % : Le pourcentage d’augmentation du prix du café d’une année sur l’autre.
19 % : Le pourcentage de diminution des exportations chinoises vers les États-Unis cette année.
244 G$ US : Les revenus totaux tirés des droits de douane générés par les États-Unis (de janvier à novembre 2025).
1 million de barils par jour : La capacité potentielle d’un oléoduc d’exportation de pétrole sur la côte Ouest qui est à l’origine d’un protocole d’entente entre le gouvernement fédéral et l’Alberta et augmenterait les exportations de pétrole de l’Alberta vers l’Asie.
7 G$ US : Le grand coup que les trois grands constructeurs automobiles du Michigan, soit General Motors, Ford et Stellantis, s’attendent à ce que leurs bénéfices subissent en raison des droits de douane américains en 2025.
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