Affaiblissement du marché du travail aux États-Unis selon les révisions des données sur l’emploi
Par Mike Reid et Carrie Freestone
Le rapport sur l’emploi non agricole publié ce matin s’est révélé largement meilleur que les prévisions consensuelles de juin (+147 000), après une révision à la hausse pour mai (+144 000), ce qui montre que le ralentissement du secteur des services n’a pas encore d’effet significatif sur la croissance de l’embauche.
Les importantes révisions effectuées indiquent que les chiffres de juin ont été ramenés de 147 000 à 14 000 et ceux de mai, de 144 000 à 19 000. Ces révisions reflètent les tensions croissantes exercées sur l’économie par l’incertitude et la politique commerciale. Les secteurs visés par certaines des révisions les plus importantes comprennent les plus exposés aux droits de douane, à savoir la fabrication, le commerce de gros et de détail, qui affichent maintenant des tendances négatives depuis trois mois. Ajoutons à cela les licenciements incessants dans la fonction publique fédérale et le fait que la demande sur le marché du travail présente des failles importantes.
Nous continuons de penser que le marché du travail américain fléchira sous l’effet des droits de douane et que le taux de chômage grimpera à l’approche de la fin de l’année. Cela dit, les enjeux structurels qui pèsent sur le taux de participation au marché du travail maintiendront le taux de chômage à un faible niveau selon les normes historiques. L’ensemble du rapport d’aujourd’hui concorde avec notre prévision de base.
Voici un examen approfondi de ce que nous savons maintenant sur le marché du travail américain, dans le contexte de ces révisions :
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Les révisions se sont concentrées sur les secteurs exposés aux droits de douane. Le secteur manufacturier a perdu 37 000 emplois au cours des trois derniers mois, dans la foulée de l’incertitude créée par les droits de douane. Les services professionnels et commerciaux, pour leur part, ont cédé 48 000 emplois, principalement du côté des services de travail temporaire, qui sont habituellement en appui du secteur manufacturier. De même, le commerce de gros et de détail a supprimé 36 000 travailleurs en mai et en juin, contre les 8 000 créations d’emplois initialement annoncées, ce qui a conduit à une perte de 28 000 emplois sur trois mois. L’embauche dans le secteur du transport et de l’entreposage a été essentiellement stable et n’a pas ajouté d’emplois, comme l’avaient laissé entendre les données au départ.
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Le secteur public (gouvernements fédéral, des États et locaux) a créé 33 000 emplois en mai et en juin, comparativement aux gains de 80 000 emplois initialement annoncés. La plupart des révisions ont porté sur l’embauche au niveau des États.
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À l’extérieur de ces secteurs (fabrication, commerce de gros et de détail, transport et entreposage, et secteur public), l’embauche a été surestimée d’environ 30 %, ce qui est beaucoup plus élevé que la marge d’erreur habituelle.
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Un examen attentif des données de juillet révèle que les emplois dans les soins de santé continuent de dominer la croissance, mais que l’embauche dans le secteur des services autre que celui des soins de santé a été faible (23 000 nouveaux emplois). Les autres segments positifs du marché du travail commencent à s’estomper, l’embauche dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie ayant été presque nulle en juin et juillet.
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Le taux de chômage est monté à 4,2 %. Bien que le nombre de pertes d’emplois permanents n’ait pas changé en juillet, compte tenu du faible taux de licenciement, le nombre de nouveaux chômeurs a monté en flèche, mettant en lumière la minceur des débouchés pour les chercheurs d’emploi.
En arrière-plan :
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D’un mois à l’autre, la rémunération horaire moyenne a enregistré une hausse de 0,3 %, soit 3,9 % sur 12 mois. Cette dynamique est cependant attribuable aux révisions montrant que les secteurs à faible revenu (comme le commerce de gros et de détail) ont embauché moins que ce qui avait été prévu auparavant.
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Le taux de participation à la population active a fléchi à 62,2 % en juillet contre 62,3 % en juin. En juillet, la taille de la population active a diminué (de 38 000 personnes). Le nombre de chômeurs a augmenté (de 221 000 personnes) selon les pertes d’emplois et les retours sur le marché du travail.
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La proportion de chômeurs qui sont au chômage depuis longtemps s’élève maintenant à environ 25 %, soit le niveau le plus élevé depuis le début de 2022.
Voir les versions précédentes :
Par Mike Reid et Carrie Freestone
Le rapport sur l’emploi non agricole publié ce matin s’est révélé largement meilleur que les prévisions consensuelles de juin (+147 000), après une révision à la hausse en mai (+144 000), ce qui montre que le ralentissement du secteur des services n’a pas encore d’effet significatif sur la croissance de l’embauche.
Le rapport de ce jour aborde trois thèmes principaux.
I. LES FORCES STRUCTURELLES EN JEU.
Le nombre d’emplois non agricoles demeure gonflé par les services de soins de santé, qui représentent près de 40 % des emplois créés en juin. À l’avenir, ce secteur prendra probablement une part de plus en plus importante dans les créations d’emplois, au risque d’atténuer le signal cyclique provenant des données globales sur l’emploi non agricole.
Dans le même ordre d’idées, comme nous l’avons souligné dans notre récent rapport Les États-Unis ont besoin de plus de travailleurs, et non de plus d’emplois, au moins 1,7 million de départs à la retraite sont attendus cette année, ce qui signifie que des rôles sont en voie d’être remplacés. Or, les remplacements ne ressortent pas comme de nouveaux emplois créés, même si dans les faits ils représentent l’embauche d’une nouvelle personne.
Le taux de chômage a fléchi à 4,1 %, du fait que les chercheurs d’emploi aux États-Unis continuent de quitter la population active. Nous attendons toujours une augmentation du taux de chômage (probablement à 4,5 %) d’ici la fin de l’année, car la paralysie liée à l’incertitude, combinée aux retombées des droits de douane, pourrait faire dérailler l’embauche de façon plus importante.
II. LA PARALYSIE INDUITE PAR L’INCERTITUDE LIÉE AUX POLITIQUES.
Le rapport sur l’emploi d’aujourd’hui laisse transparaître une certaine paralysie induite par l’incertitude liée aux politiques. L’explosion des chiffres dans les services (privés et publics) est largement attribuable au bond de l’embauche dans les secteurs de l’État et des gouvernements locaux. En dehors du secteur des soins de santé, sur une base nette, l’embauche dans le secteur des services privés s’est avérée exceptionnellement faible. Il est toutefois trop tôt pour savoir si cette tendance marque le début d’une détérioration générale du marché de l’emploi, ou s’il s’agit d’une distorsion découlant des politiques de mise en place et de retrait de droits de douane qui ont stimulé l’activité au début de la période.
Le commerce de gros a supprimé des emplois, tout comme les services professionnels et aux entreprises (experts-conseils et autres). Nous avons également constaté un recul de l’emploi dans les autres services, où les octrois de subventions et les postes de fonctionnaires ont été touchés par les mesures du DOGE.
Étonnamment, le secteur du transport et de l’entreposage a créé des emplois (+7 500). Cependant, nous ne croyons pas que cette tendance perdurera, car les données sur les demandes continues d’allocations de chômage, après la semaine de référence de l’emploi non agricole en juin, signalent une hausse des demandes continues dans les États frappés par une plus forte saturation de l’emploi dans le transport et l’entreposage.
Le secteur du commerce de détail a créé des emplois ce mois-ci (+2 400), mais les embauches ont été très faibles.
III. LES SERVICES (HORS SOINS DE SANTÉ) SONT À SURVEILLER, CAR ILS POURRAIENT SIGNALER UNE FAIBLESSE PLUS GÉNÉRALISÉE.
Malgré la robustesse des données globales, nous surveillons la consommation de services en dehors du secteur des soins de santé. Le ralentissement de la croissance de la consommation dans le secteur des services (comme l’illustrent les données sur le PIB et les DPC publiées la semaine dernière) est probablement attribuable au malaise causé par l’incertitude, plutôt qu’à une hausse des prix qui pèserait directement sur les dépenses de consommation – cette répercussion est attendue d’ici plusieurs mois, lorsque les stocks auront diminué et que l’effet des droits de douane se fera davantage sentir. À noter :
Les loisirs et l’hôtellerie ont aussi contribué de façon significative aux gains globaux (+20 000), étant donné que le secteur connaît une pénurie de personnel depuis la pandémie et que le resserrement de la politique d’immigration n’arrangera pas les choses.
En dehors des soins de santé, l’embauche a été faible dans le secteur des services avec un peu plus de 9 000 emplois créés au total, bien en dessous des quelque 50 000 emplois créés en moyenne au cours des deux dernières années.
L’embauche dans le secteur public s’est élevée à 73 000 emplois, mais le gouvernement fédéral a supprimé 7 000 postes en juin (à ce jour, 8 800 emplois ont été perdus par rapport à janvier).
Les pertes d’emplois dans le secteur des services professionnels et aux entreprises ont été concentrées dans les services de travail temporaire en raison du licenciement de travailleurs contractuels par le DOGE.
En arrière-plan :
Étonnamment, le taux de participation à la population active a fléchi à 62,3 % en juin, contre 62,4 % en mai. En juin, la taille de la population active a diminué (de 130 000 personnes). Le nombre de chômeurs a reculé (-222 000) en raison de la baisse du nombre de personnes à la recherche d’un emploi.
La proportion de travailleurs en situation de chômage de longue durée s’élève maintenant à 23,3 %, contre 20,4 % en mai, ce qui laisse penser que la durée de recherche d’emploi pourrait s’allonger à mesure que le contexte se détériorera.
Sur une base mensuelle, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,2 % d’un mois sur l’autre, comparativement à 0,4 % en mai, ce qui laisse entrevoir un ralentissement de la croissance des salaires dans un contexte incertain marqué par un gel de l’embauche dans de nombreux secteurs.
Par Mike Reid et Carrie Freestone
En résumé :
Le rapport sur l’emploi non agricole publié ce matin a dépassé les prévisions générales pour mai (+139 000). Le taux de chômage est resté stable une fois de plus en mai, à 4,2 %. Une vague de départs à la retraite a fait baisser le taux de participation au marché du travail (de 62,6 % à 62,4 %).
Rapport sur l’emploi aux États-Unis : la progression de mai prouve que les obstacles commerciaux n’ont pas encore entravé la croissance de l’emploi dans les services
Les chiffres publiés ce matin ont montré clairement que l’incertitude liée aux droits de douane n’a pas encore eu pour effet de réduire sensiblement la croissance de l’emploi, l’incidence des politiques actuelles sur l’emploi étant limitée aux secteurs tributaires des échanges commerciaux. Les secteurs de la fabrication et du commerce de détail ont souffert d’un contexte dans lequel les entreprises et les consommateurs demeurent dans l’attente, paralysés par l’incertitude. En revanche, l’activité dans les services continue de stimuler la croissance de l’emploi, à un rythme porté par des tendances démographiques favorables.
Nous continuons de souligner la discordance entre les thèmes cycliques et les thèmes structurels. Bien que les tendances mensuelles demeurent solides, la situation commerciale actuelle (si elle demeure inchangée) se traduira par des pertes d’emploi au courant de l’année, ce qui devrait faire monter le taux de chômage à près de 4,5 %. Parallèlement, les forces structurelles, notamment le nombre record de départs à la retraite, limiteront la hausse du taux de chômage. Les remplacements ne se traduisent pas par des gains d’emploi (puisqu’ils ne donnent pas lieu à une création nette d’emplois), mais ils contribuent à garder le taux de chômage à un creux historique, les demandeurs d’emploi occupant les postes laissés vacants par les départs à la retraite. Néanmoins, nous nous attendons à ce que M. Powell s’inquiète de l’ampleur et de l’orientation de la hausse, ce qui devrait être suffisant pour que la Fed adopte une position plus neutre au cours de la prochaine année. Nous restons d’avis que la Fed amorcera un cycle de réduction des taux en septembre.
Voici ce qui a retenu notre attention dans les données de mai :
Secteurs en bref
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Comme on pouvait s’y attendre, les soins de santé et l’aide sociale ont représenté plus de la moitié de la hausse (+78 000). Le vieillissement de la population continuera de stimuler la création d’emplois dans ce secteur. Les loisirs et l’hôtellerie ont créé pas moins de 48 000 postes, ce qui concorde avec notre opinion selon laquelle le secteur des services demeure vigoureux malgré l’incertitude commerciale (comme le montre la récente progression de l’indice PMI des services relatif à l’emploi).
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Nous avons constaté un recul de l’emploi dans les services professionnels et commerciaux (-18 000), mais ce repli est imputable à la baisse dans les services de personnel temporaire. Cela n’a rien d’étonnant puisque le personnel temporaire est souvent utilisé pour pourvoir les postes vacants dans le secteur manufacturier, qui a aussi annoncé des pertes d’emplois en mai (-8 000).
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Le gouvernement fédéral a supprimé 22 000 emplois en mai (pour un total de 59 000 depuis janvier), alors que les compressions du DOGE continuent de se refléter dans les données. Les embauches des gouvernements locaux et des États (hors secteur de l’éducation) ont compensé l’impact des suppressions de postes au niveau fédéral sur les chiffres globaux de l’emploi public.
En arrière-plan
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Contre toute attente, le taux de participation au marché du travail a chuté, passant de 62,6 % à 62,4 %. Le mois de mai a été marqué par le plus grand exode de la population active depuis décembre 2023, ce qui a coïncidé avec une forte augmentation des départs à la retraite ces derniers mois. Le nombre de chômeurs a augmenté de 71 000, mais étant donné cet exode, le taux de chômage est resté stable.
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L’enquête auprès des ménages a révélé une hausse du nombre de personnes réintégrant le marché du travail (41 000), un résultat similaire à celui du mois dernier, parallèlement à 48 000 licenciements définitifs. Les démissions ont continué de chuter de façon marquée. Il est intéressant de noter que le taux de chômage de longue durée a atteint son niveau le plus bas en plus d’un an, passant de 23,5 % le mois dernier à 20,4 %.
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Sur un mois, la rémunération horaire moyenne a considérablement augmenté (+0,4 % contre +0,2 % en avril), ce qui laisse croire que les tensions structurelles sur le marché du travail favorisent encore la croissance des salaires pour le moment.
Par Carrie Freestone
Résumé :
Le rapport sur l’emploi dans les secteurs non agricoles publié ce matin a surpris à la hausse pour le mois d’avril (+177 000), après une révision à la baisse de la croissance en mars (+185 000 contre 228 000 initialement) et en février (102 000 contre 117 000 précédemment).
Paradoxalement, d’un point de vue structurel, le nombre record de départs à la retraite signifie que la pénurie de main-d’œuvre reste un problème. Le taux de chômage s’est maintenu à 4,2 % en avril. Nous avons constaté une légère augmentation du nombre de pertes d’emploi, une baisse des démissions et une hausse des personnes retournant sur le marché du travail, ce qui a fait progresser le taux de participation d’un dixième (de 62,5 % à 62,6 %).
Toutefois, les chiffres publiés ce matin confirment que les embauches ont ralenti, les entreprises étant confrontées à une grande incertitude liée aux droits de douane, et devraient encore s’affaiblir au second semestre de l’année, à mesure que les effets des droits de douane se feront sentir.
Les données :
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Les soins de santé et l’aide sociale ont représenté un tiers de l’augmentation de la masse salariale (+58 000), parallèlement à une forte hausse des embauches dans les secteurs du transport et de l’entreposage (+29 000). Cette situation reflète probablement les opérations en avance sur le marché liées aux droits de douane. Les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie (+24 000) et des services financiers ont également enregistré des gains notables (14 000).
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Le gouvernement fédéral a supprimé 9 000 emplois ce mois-ci, soit une baisse de 26 000 pour l’année. Les répercussions de la réduction des effectifs du Department of Government Efficiency (DOGE) ont commencé à se faire sentir au-delà de l’emploi fédéral direct, et nous avons commencé à observer les premières suppressions d’emplois chez les contractuels dans les services de gestion, de conseil scientifique et technique. Il était trop tôt pour voir les réductions d’emplois dans les services éducatifs aux niveaux des États et des municipalités apparaître dans les données sur l’emploi dans les secteurs non agricoles.
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Le sondage auprès des ménages a révélé une hausse du nombre de personnes réintégrant le marché du travail (60 000), contre une baisse du nombre de nouveaux arrivants. Le taux de participation a augmenté d’un dixième (pour atteindre 62,6 %), ce qui a entraîné une légère remontée du chômage parallèlement à la création d’emplois. Le nombre de personnes ayant perdu leur emploi permanent et de celles dont le contrat temporaire a pris fin a quelque peu augmenté ce mois-ci. Il est intéressant de noter que la part des chômeurs classés comme chômeurs de longue date est désormais plus élevée, à 23,5 % (contre 21,3 % le mois dernier).
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Sur une base mensuelle, la croissance de la rémunération horaire moyenne a ralenti à 0,2 % d’un mois sur l’autre. Le rythme annuel est désormais de 3,7 % (contre 3,8 % le mois dernier). Cette évolution témoigne d’un affaiblissement du marché du travail dans un contexte de grande incertitude.
Par Claire Fan
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Les données sur le marché du travail aux États-Unis en novembre ont été en grande partie conformes aux attentes, le léger ralentissement observé correspondant davantage à une normalisation qu’à une faiblesse cyclique.
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À moins que l’annonce la semaine prochaine d’une hausse surprise de l’IPC en octobre entraîne une pause dans les baisses de taux de la Fed, nous estimons que l’inflation a suffisamment reculé pour qu’on puisse espérer des baisses supplémentaires, dont une réduction de 25 points de base à partir du mois de décembre.
Les données :
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Le rapport sur l’emploi publié aujourd’hui a été conforme aux attentes générales. On y fait état d’un gain de 227 000 emplois et d’une légère hausse du taux de chômage aux États-Unis, qui s’est établi à 4,2 % (les prévisions tablaient sur un gain de 190 000 emplois et un taux de 4,2 %).
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La demande d’embauche est restée forte, mais insuffisante pour absorber l’offre croissante de main-d’œuvre : en novembre, 130 000 personnes qui intégraient ou réintégraient le marché du travail se sont retrouvées sans emploi.
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Cela explique en grande partie la hausse du taux de chômage. En revanche, le nombre de pertes d’emploi est demeuré à peu près inchangé : les 58 000 licenciements supplémentaires ont été compensés par les 66 000 mises à pied temporaires en moins.
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La création d’emplois a été plus marquée dans les secteurs des services de santé (+54 000) et des loisirs et de l’hôtellerie (+53 000). Depuis le début de l’année, les soins de santé ont contribué à environ un tiers de la croissance cumulative des emplois non agricoles.
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À l’inverse, le secteur détail a perdu 28 000 emplois en novembre, et en tout 62 000 au cours des six derniers mois.
Le nombre total d’heures travaillées des employés du secteur privé a augmenté légèrement de 0,1 % en novembre. La fabrication de biens durables et les loisirs et l’hôtellerie ont été les moteurs de cette hausse (ces deux secteurs ont progressé de 0,6 %).
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On observe des signes précurseurs d’une reprise de la croissance des salaires. Le salaire horaire moyen a enregistré en novembre une nouvelle hausse importante de 0,4 %. La croissance annuelle des salaires s’établit donc à 4 %, contre 3,6 % en juillet dernier.
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Le rythme d’assouplissement des taux a déjà ralenti et les représentants de la Fed ont continué de laisser entrevoir de nouvelles baisses, mais moins importantes que les précédentes. Nous maintenons notre scénario de base et prévoyons une réduction de 25 pb pour décembre et janvier, avant que la Fed ne fasse une pause et ne réévalue sa position.
Par Claire Fan
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L’important gain de 254 000 emplois dont fait état le rapport sur l’emploi de septembre aux États-Unis a surpassé les attentes, à l’instar de la baisse du taux de chômage qui s’est établi à 4,1 % (les prévisions générales tablaient sur un gain de 140 000 emplois et un taux de chômage de 4,2 %).
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Le solide rapport a fait reculer les probabilités d’une autre baisse de 50 pb du taux d’intérêt lors de la prochaine réunion de la Fed en novembre – la création d’emplois s’est avérée la plus importante en six mois. Le secteur des loisirs et de l’hôtellerie a mené la progression, créant 78 000 emplois grâce à un recul saisonnier moins important que d’habitude en septembre. Les services de santé (+45 000) et l’État (+31 000) ont également contribué à la création d’emplois.
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Les mises à pied temporaires et permanentes ont peu fluctué en septembre, s’établissant à 10 % et 18 % respectivement, mais sont plus nombreuses qu’il y a un an.
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Le nombre total d’heures travaillées dans le secteur privé a légèrement reculé, soit de 0,1 % en septembre, les gains dans les secteurs de la construction et des loisirs et de l’hôtellerie ayant été plus que compensés par les pertes dans les autres secteurs des services, y compris le commerce de détail.
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Après une hausse mensuelle plus importante en août, le salaire horaire moyen a augmenté de 0,4 %, ce qui a fait grimper à 4 % le taux annuel de croissance des salaires en septembre. Cela fait suite au fléchissement de la demande de main-d’œuvre qui a constamment freiné la croissance annuelle des salaires par rapport à près de 6 % au printemps 2022.
Conclusion :
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Si vous considérez le rapport mensuel sur l’emploi aux États-Unis de septembre comme le meilleur indicateur de la vigueur de l’économie américaine, le plus récent rapport indique que les conditions sont loin de se détériorer et qu’elles illustrent plutôt bien le thème de la « résilience américaine ». À elle seule, la vigueur du rapport fera en sorte que la Fed ne sera plus contrainte de réduire les taux d’intérêt de 50 pb de plus lors de sa réunion du 7 novembre et qu’elle augmentera les chances d’une réduction de 25 pb, bien qu’il y ait encore de nombreuses données à traiter avant cette date.
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L’histoire n’est cependant pas complètement tranchée. D’autres données sur le marché de l’emploi aux États-Unis, comme le nombre de postes vacants, de démissions et d’autres sondages, laissent entendre que la tendance à la baisse se maintient et que la banque centrale des États-Unis continuera de se concentrer sur les risques de baisse, heureuse de la hausse surprise.
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Pour le Canada, un ralentissement plus marqué aux États-Unis représente depuis longtemps un risque pour l’économie qui souffre de ses propres défis nationaux. Nous pensons que le rapport d’aujourd’hui sur l’emploi aux États-Unis dissipe également certaines inquiétudes de la Banque du Canada, alors qu’elle tente de déterminer si elle doit réduire les taux d’intérêt de 25 ou de 50 pb le 23 octobre. Elle doit cependant encore tenir compte de nombreuses autres données.
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