
La demande de voyages aux États-Unis a chuté au début de 2025 chez les Canadiens. Cela signifie moins d’exportations de services et potentiellement un déficit commercial net plus important pour les États-Unis.

Si moins de Canadiens voyagent à l’étranger, il se peut qu’ils dépensent davantage près de chez eux, ce qui pourrait stimuler la demande touristique et les achats d’autres biens et services discrétionnaires canadiens cette année.
Nombre de Canadiens ont revu leurs projets de voyage cette année : ils sont plus nombreux à rester à l’intérieur du pays ou à choisir une destination internationale autre que les États-Unis.
On peut constater l’effet du mouvement « Achetez canadien », déclenché par le mécontentement des consommateurs à l’égard des politiques commerciales américaines, dans les premières données de Statistique Canada. En effet, celles-ci indiquent une baisse persistante du nombre de Canadiens revenant des États-Unis en 2025.
La chute la plus marquée a été enregistrée en avril, alors que le nombre de Canadiens revenant des États-Unis par voie aérienne a diminué de 20 % d’une année sur l’autre. Le nombre de Canadiens revenant des États-Unis par voie terrestre a reculé encore plus, soit de 26 %.
Le congé de Pâques a peut-être faussé les données, car sans lui, on aurait probablement constaté une baisse encore plus importante. En effet, la longue fin de semaine de Pâques est tombée en avril cette année, plutôt qu’à la fin mars en 2024, ce qui a peut-être gonflé le nombre de voyages effectués en avril.
Les Canadiens vont moins aux États-Unis, mais ils voyagent quand même à l’étranger – ils choisissent tout simplement d’autres destinations.
En avril, 143 000 Canadiens de moins sont revenus des États-Unis, mais 114 000 de plus (soit une augmentation de 10 %) sont revenus d’autres pays.
Le ralentissement de la demande de voyages aux États-Unis pourrait creuser le déficit commercial américain
Les Canadiens ne sont pas les seuls à voyager moins aux États-Unis. Le nombre de personnes arrivant aux États-Unis en provenance de pays autres que le Canada et le Mexique est passé d’une hausse de 5 % en janvier à une baisse de 1,6 % en mars et en avril. Ce recul est principalement attribuable à la diminution du nombre de visiteurs de l’Asie et de l’Europe occidentale.
Les dépenses liées aux voyages internationaux relèvent du commerce des services. Quand des étrangers voyagent et dépensent aux États-Unis, ces dépenses deviennent des exportations de services. Les dépenses des Américains qui voyagent et dépensent à l’étranger sont donc considérées comme des importations de services.
Si la demande de voyages aux États-Unis diminue, les revenus tirés du tourisme diminueront aussi. On constatera alors une réduction des exportations totales du pays et un ralentissement de la croissance de son PIB (à moins de changements majeurs du côté des voyages à l’étranger effectués par les Américains). L’incidence sera toutefois marginale, car le tourisme représente une part relativement faible de l’économie américaine.
Plus important encore, cette baisse creusera le déficit commercial global, ce qui est tout le contraire de ce que l’administration américaine essaie de faire en imposant des droits de douane sur les importations.
Avantages potentiels pour le tourisme canadien cette année
Que les Canadiens soient plus nombreux à rester près de chez eux est généralement positif pour l’industrie touristique nationale.
En moyenne, les Canadiens dépensent plus aux États-Unis que les Américains ne le font au Canada. Les dépenses qui ne sont pas effectuées aux États-Unis pourraient être consacrées à des voyages ailleurs dans le monde ou à l’intérieur du Canada. L’argent ainsi économisé pourrait également servir à faire d’autres dépenses discrétionnaires (alimentation, événements, commerce de détail).
C’est ce qu’on a pu voir pendant la pandémie, alors que les frontières internationales étaient fermées : quand il est question de tourisme au Canada, ce sont les Canadiens qui comptent le plus. En 2024, les voyages intérieurs ont généré plus des trois quarts de la demande touristique totale au pays.
Le tourisme pourrait être l’un des quelques bons côtés de la guerre commerciale mondiale pour l’économie canadienne. Toutefois, le ralentissement de la croissance démographique et le fléchissement du marché du travail pourraient lui faire obstacle.
Nous nous attendons à ce que les perturbations commerciales continuent à entraver la croissance de l’emploi et à faire grimper le taux de chômage au Canada. On pourrait alors observer un ralentissement de la croissance des revenus et une baisse du pouvoir d’achat des ménages, et possiblement une diminution de la demande de voyages.
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