En résumé :
Le BEA vient de publier d’excellents résultats pour le PIB du troisième trimestre, avec un taux de croissance de 4,3 %, soit un point de pourcentage au-dessus des prévisions consensuelles, ce qui indique que l’économie américaine se portait bien pendant l’été (malgré la faiblesse du marché de l’emploi). La consommation personnelle a enregistré une hausse surprenante, parallèlement à une augmentation des exportations et à une reprise des dépenses publiques. Les ventes finales aux acheteurs intérieurs privés, une mesure suivie de près par la Fed, ont continué à refléter la vigueur de l’économie nationale, avec une accélération au troisième trimestre à 3,0 % (contre 2,9 % au deuxième trimestre).
Même si les données globales sont impressionnantes, nous savons que les mesures volatiles, comme les échanges commerciaux et les stocks, peuvent provoquer d’importantes fluctuations et sont souvent sujettes à des révisions; nous veillons donc à ne pas tirer de conclusions prématurément. Néanmoins, l’élan sous-jacent des ventes finales aux acheteurs intérieurs privés indique que l’économie était stable avant la paralysie. Nous surveillons les signes d’un ralentissement de la dynamique de consommation et d’une baisse des dépenses publiques au quatrième trimestre en raison de la paralysie budgétaire. Et surtout, nous continuons à surveiller le rythme de reconstitution des stocks, qui sera davantage touché par les tarifs douaniers à l’avenir.
Voici ce qui ressort du rapport sur le PIB du troisième trimestre publié ce matin :
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La consommation dans le secteur des services a fortement augmenté (+3,7 % à un rythme annualisé sur un trimestre), comparativement à la hausse de 2,5 % que nous avions prévue. La consommation dans le secteur des services a ajouté 1,7 point de pourcentage à la croissance globale. En y regardant de plus près, les dépenses consacrées aux soins de santé et aux services de loisirs augmentent considérablement, tout comme celles consacrées aux « autres services ». Fait intéressant, nous avons constaté un ralentissement de la croissance des dépenses liées au secteur des services alimentaires et de l’hébergement. Les dépenses en biens non durables ont augmenté de 3,9 %, comme prévu, l’épicerie y contribuant de manière importante. Les dépenses en biens durables ont enregistré une hausse inattendue de 1,9 %, ce qui s’explique entièrement par les dépenses en biens de loisirs et en véhicules.
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Les dépenses consacrées à la défense nationale ont soutenu les dépenses publiques au troisième trimestre. Toutefois, les dépenses publiques ne soutiendront pas la croissance au quatrième trimestre, car la paralysie budgétaire a empêché le paiement des contrats fédéraux pour octobre et une partie de novembre.
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Les investissements des entreprises ont ajouté 0,4 point de pourcentage à la croissance globale. Le matériel de traitement de l’information et les produits de propriété intellectuelle ont continué d’apporter un soutien important, mais dans une moindre mesure qu’au deuxième trimestre. Comme prévu, les investissements résidentiels – qui sont toujours bloqués par la stagnation des taux à long terme – ont continué de peser sur la croissance globale.
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Les exportations ont augmenté de 8,8 % au troisième trimestre, tandis que les importations ont diminué. L’amélioration de la situation commerciale a ajouté 1,6 point de pourcentage à la croissance globale, ce qui est presque conforme à la hausse de la consommation dans le secteur des services.
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La baisse des stocks s’est poursuivie au troisième trimestre, ce qui tend à indiquer qu’il faudra encore attendre quelques trimestres avant que les effets des tarifs douaniers atteignent leur apogée, car les entreprises continuent de puiser dans les stocks constitués avant l’instauration des tarifs douaniers au premier trimestre.
En ce qui concerne l’inflation :
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L’indice des prix du PIB publié ce matin a également affiché une forte hausse inattendue (+3,8 % sur trois mois contre +2,7 % prévu). Si nous nous concentrons principalement sur la croissance du PIB réel (ci-dessus), qui a été exceptionnellement forte, la hausse des prix plus marquée que prévu laisse entrevoir un avenir inquiétant à l’approche de la répercussion des tarifs douaniers. Néanmoins, l’accélération de la croissance au troisième trimestre, conjuguée aux pressions sur les prix, continue de soutenir notre opinion selon laquelle les consommateurs à revenu élevé stimulent les dépenses.
Mike Reid est économiste principal, États-Unis, à RBC. Il est chargé d’établir les perspectives économiques de RBC pour les États-Unis, de commenter les indicateurs macroéconomiques et de rédiger des analyses concernant le contexte économique.
Carrie Freestone fait partie du groupe d’analyse macroéconomique et est responsable d’examiner les principales tendances économiques, notamment les dépenses de consommation, les marchés du travail, le PIB et l’inflation.
Imri Haggin est économiste à RBC Marchés des Capitaux, où il se concentre sur la recherche thématique. Ses travaux antérieurs portaient sur la dynamique du crédit à la consommation et la modélisation des liquidités, et mettaient l’accent sur l’utilisation des données pour comprendre les comportements.
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