
La réouverture du gouvernement fédéral a eu lieu il y a une semaine et, même si nous avons plus de précisions sur les données à venir, l’état de l’économie américaine demeure incertain. Les données sur l’emploi de septembre – qui ont fait grimper le taux de chômage malgré une forte hausse des salaires – ont donné peu d’indications sur la trajectoire du marché de l’emploi. Cette situation sera problématique pour la Fed, car les données sur l’emploi d’octobre et de novembre ne seront publiées qu’après sa réunion de décembre; elle devra donc prendre sa décision en se fondant sur des données périmées.
La semaine prochaine, peu de données seront publiées en raison du jour férié, mais, mardi, nous en apprendrons davantage sur la vigueur de la consommation aux États-Unis, car les données de septembre sur les ventes au détail seront publiées. Nous nous attendons à ce qu’elles montrent que la croissance des dépenses a ralenti (+0,2 % sur un mois), en particulier pour les achats de consommation discrétionnaire. Depuis avril, les ventes de véhicules et de pièces automobiles ont été solides, progressant de plus de 5 % sur 12 mois, parallèlement aux ventes de meubles, ce qui porte à croire que les consommateurs pensent d’abord à anticiper leurs achats avant l’imposition de droits de douane. Les détaillants hors magasin (principalement les marchands en ligne) continuent de surpasser les canaux traditionnels et affichent une hausse de 10 % sur 12 mois Toutefois, compte tenu du ralentissement de la croissance des salaires et des droits de douane qui sont pleinement en application, nous pensons que la hausse des prix commencera à peser sur la consommation.
Nous obtiendrons également des données sur l’IPP, qui alimente les déflateurs des DPC, la mesure privilégiée par la Fed. Même si l’IPC de septembre a surpris à la baisse, cela est en grande partie attribuable à l’équivalent des loyers des propriétaires, qui a plus de poids dans l’IPC que dans les DPC. Dans cette optique, nous surveillerons les mesures de l’IPP dans le secteur des soins de santé, qui seront importantes pour l’inflation des DPC. Nous prévoyons que l’IPP se situera à +0,4 % sur un mois et que les prix des biens et des produits alimentaires dépasseront probablement ceux des services, car les pressions tarifaires persisteront. La Fed n’obtiendra pas de données sur l’inflation au-delà de septembre, avant la réunion de décembre. Le Bureau of Labor Statistics a annoncé que les données sur l’IPC d’octobre NE seront PAS publiées, car il a été impossible de recueillir des données sur les prix en octobre.
Malheureusement pour la Fed, les données plus opportunes suivront la réunion de décembre. Nous continuons d’obtenir des mises à jour sur la publication des données et avons inclus ci-dessous un calendrier contenant les données révisées d’après les annonces officielles des organismes statistiques. Les données sur les emplois non agricoles d’octobre et de novembre devraient être publiées le 16 décembre. Par contre, l’enquête auprès des ménages d’octobre ne sera pas publiée, de sorte qu’il y aura des lacunes dans les données sur le chômage. Nous attendons également le rapport annuel sur les dépenses de consommation maintenant publié le 19 décembre, qui détermine le poids de l’IPC. Toute bascule importante des services aux biens dans les dépenses de consommation pourrait faire grimper les prévisions de l’IPC pour 2026 compte tenu des pressions tarifaires.
Les données suivantes seront également publiées la semaine prochaine :
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Les nouvelles demandes de prestations d’assurance-chômage devraient passer à 235 000 au cours de la semaine terminée le 22 novembre. Cette hausse peut être attribuée au moment où nous en sommes dans le calendrier plutôt qu’à l’affaiblissement du marché de l’emploi. En fait, les données sur les demandes initiales antidatées en octobre portent à croire que le marché de l’emploi s’est stabilisé au cours de l’automne. Le différentiel du marché de l’emploi du Conference Board – qui mesure la différence entre la proportion de consommateurs interrogés qui affirment que les emplois sont abondants et la proportion de ceux qui affirment qu’il est difficile de trouver un emploi – semble indiquer que le mois d’octobre s’est légèrement amélioré.
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Nous obtiendrons également la mesure de la confiance des consommateurs du Conference Board pour novembre. En octobre, la confiance semblait se stabiliser après s’être détériorée, notamment en septembre. Cette année a été marquée par des thèmes divergents : la confiance des consommateurs s’érode, tandis que les données objectives demeurent stables. Cela symbolise l’économie en forme de K à l’œuvre. Les économistes ne peuvent plus se fier aux données subjectives comme indicateur avancé.
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Mercredi, nous recevrons les données de l’indice composé des indicateurs avancés du Conference Board, mais comme cet indicateur contient une combinaison de données objectives et subjectives, nous le trouvons moins utile dans le contexte actuel.
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Les commandes de biens durables ont probablement augmenté de 6,7 % sur un mois en septembre, mais cette hausse est en grande partie attribuable à la hausse mensuelle des commandes de Boeing, qui ont presque triplé en septembre par rapport au mois d’août.
Mike Reid est économiste principal, États-Unis, à RBC. Il est chargé d’établir les perspectives économiques de RBC pour les États-Unis, de commenter les indicateurs macroéconomiques et de rédiger des analyses concernant le contexte économique.
Carrie Freestone fait partie du groupe d’analyse macroéconomique et est responsable d’examiner les principales tendances économiques, notamment les dépenses de consommation, les marchés du travail, le PIB et l’inflation.
Imri Haggin est économiste à RBC Marchés des Capitaux, où il se concentre sur la recherche thématique. Ses travaux antérieurs portaient sur la dynamique du crédit à la consommation et la modélisation des liquidités, et mettaient l’accent sur l’utilisation des données pour comprendre les comportements.
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