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Cette semaine aux États-Unis : résumé de la rencontre de Jackson Hole et perspective de stagflation modérée

Lors de son discours à Jackson Hole, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a laissé la porte grande ouverte à une baisse de taux en septembre. La Réserve fédérale devra toutefois analyser une série de données touchant aux deux volets de son double mandat avant de prendre une décision. Même si les probabilités d’une baisse de taux le mois prochain sont élevées, elle ne nous semble pas encore assurée. Trois autres rapports sur l’inflation et une série de données sur le marché de l’emploi, dont celles sur l’emploi non agricole du mois d’août, devraient continuer de faire appel aux deux volets du double mandat de la Fed. À notre avis, ce contexte de stagflation modérée continuera de refléter une croissance ralentie et inférieure à la tendance, ainsi que des pressions fâcheuses et à la hausse sur les prix jusqu’à la fin de l’année. Par ailleurs, ce qui nous préoccupe encore plus que la première réduction de la Fed dans ce nouveau chapitre de normalisation, ce sont i) le nombre total de baisses que cette banque centrale pourra ultimement décréter et ii) l’efficacité de la politique monétaire pour soutenir une économie qui subit des chocs d’offre tant sur le plan de la main-d’œuvre (Les États-Unis ont besoin de plus de travailleurs, et non de plus d’emplois) que de l’inflation.

Les données sur la déflation des dépenses personnelles de consommation (DPC) de juillet, publiées ce vendredi, retiendront toute l’attention cette semaine. Cela dit, contrairement aux données d’août sur l’IPC (11 septembre) et l’IPP (10 septembre), les données sur les DPC publiées cette semaine portent sur le mois de juillet. Il est peu probable qu’elles fournissent beaucoup de nouvelles informations aux banques centrales ou aux observateurs du marché par rapport à ce que nous avons déjà glané dans d’autres données sur les prix au cours du dernier mois. Nous prévoyons une hausse raisonnable de 0,28 % d’un mois sur l’autre pour les DPC de base en juillet, ce qui devrait offrir un premier soulagement après la stupéfiante hausse de 0,9 % des prix à la production en juillet par rapport au mois précédent. Il est cependant encore prématuré de faire fi des répercussions des droits de douane sur les prix à la consommation à ce stade-ci, même si les DPC se portent bien. Comme nous l’avons mentionné ici, il y aura un décalage entre les prix à la production découlant des droits de douane et les prix à la consommation, et nous ne nous attendons pas à ce que les prix à la consommation reflètent davantage l’effet des droits de douane avant la fin du troisième trimestre. D’un point de vue plus pratique, les prix des services de soins médicaux sont restés généralement stables, et la hausse des tarifs aériens et des commissions sur valeurs mobilières ont des effets limités sur les DPC. Services économiques RBC continue de prévoir une réaccélération de l’inflation à l’approche de la fin de 2025 et, fait important qui n’est attribuable qu’en partie aux droits de douane, l’inflation des services et les calculs techniques (bien imparfaits) de l’équivalent du loyer pour les propriétaires maintiendront l’inflation dans une fourchette défavorable. En d’autres termes, la Fed ne décidera probablement pas de réduire les taux simplement en analysant les données sur l’inflation au cours des prochains mois. Si elle veut le faire, elle devra miser davantage sur le ralentissement des marchés de l’emploi.

Autres données à surveiller :

  • Revenus et dépenses des particuliers vendredi. Nos prévisions tablent sur une hausse du revenu des particuliers de 0,5 % d’un mois sur l’autre, étant donné que le salaire horaire moyen et le nombre d’heures travaillées par semaine ont tous deux augmenté en juillet. Des éléments intéressants liés à la composition du revenu entrent en jeu : les prestations d’assurance-emploi versées par l’État augmenteront avec le ralentissement du marché de l’emploi, et les départs massifs à la retraite en cours continuent de faire basculer une part plus importante du revenu vers les prestations de sécurité sociale et du programme Medicaid. Les dépenses personnelles nominales augmenteront probablement de 0,4 % d’un mois sur l’autre, car nous constatons un renversement des baisses antérieures au chapitre des biens durables (au fur et à mesure que les stocks diminuent). De façon plus générale, nous surveillons les signes d’un recul de la consommation dans le segment à revenu élevé ainsi que l’évolution des dépenses entre les biens et les services, tandis que les consommateurs rajustent leurs habitudes de dépenses en raison des perturbations commerciales.

  • Les demandes de prestations d’assurance-emploi pourraient recevoir un peu plus d’attention qu’à l’habitude cette semaine, à la fois en raison de l’agréable surprise de hausse modérée de la semaine dernière, et parce que le rapport de cette semaine sur les demandes de prestations d’assurance-emploi coïncide avec la semaine de référence pour les emplois non agricoles d’août, qui pourraient totalement changer la donne quant à une baisse de taux par la Réserve fédérale en septembre. Il convient également de noter la hausse persistante probable des demandes continues de prestations d’assurance-emploi, qui appuie notre opinion selon laquelle les données sur le marché de l’emploi continueront de ralentir (sans empêcher une baisse de taux) d’ici la fin de l’année. 

  •  L’activité s’intensifie sur le marché du logement – ventes de logements neufs, permis de construction et indice des prix des logements S&P Case-Shiller –, ce qui vaut la peine d’être surveillé. Le secteur connaît un important ralentissement de la croissance et ne joue actuellement pas un rôle de moteur de l’économie aux États-Unis.

  • Les commandes de biens durables ne sont peut-être pas un facteur type de stimulation du marché et sont généralement assez volatiles, mais le secteur des biens reste au cœur du mécanisme de transmission des droits de douane. Nous misons sur un recul de 5 % des biens durables en juillet par rapport au mois précédent, entièrement attribuable toutefois à la baisse des commandes d’aéronefs.

  • Enfin, des données sur la confiance des consommateurs, tant du Conference Board que de l’Université du Michigan, sont attendues. Ces données subjectives ont été de très mauvais indicateurs de l’activité, mais nous savons que la Réserve fédérale surveille de très près plusieurs attentes inflationnistes, dont certaines sont intégrées dans les sondages sur la confiance. Les bonnes surprises, en particulier, auraient de l’importance.


À propos des auteurs

Frances Donald est l’économiste en chef de RBC et supervise une équipe de professionnels de premier plan, qui fournissent des analyses et des informations économiques pour informer les clients de RBC dans le monde entier. Frances est une experte clé sur les questions économiques et est très recherchée par les clients, les dirigeants gouvernementaux, les décideurs et les médias aux États-Unis et le Canada.

Carrie Freestone fait partie du groupe d’analyse macroéconomique et est responsable d’examiner les principales tendances économiques, notamment les dépenses de consommation, les marchés du travail, le PIB et l’inflation.


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