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La BdC a fini de réduire le taux directeur et prévoit que l’inflation se maintiendra à 2 %

La Banque du Canada a maintenu le taux du financement à un jour à 2,25 % aujourd’hui, comme on s’y attendait tous. Il s’agit du creux de la fourchette neutre et nous nous attendons à ce qu’il y demeure jusqu’à la fin de 2026.

Cette décision fait suite aux révisions à la hausse du PIB publiées au troisième trimestre, qui portaient sur des données remontant à 2022, ainsi qu’à une série de surprises positives sur le marché de l’emploi, qui se sont traduites par une baisse d’un indicateur clé de l’écart de production : le taux de chômage canadien est passé de 7,1 % en septembre à 6,5 % en novembre.

Même si les données récentes ont été encourageantes, nous y voyons une confirmation de notre scénario de base optimiste, mais prudent, plutôt qu’un changement fondamental des perspectives économiques canadiennes. Nous continuons de prévoir une reprise graduelle de l’économie et du marché de l’emploi, soutenue par la réduction de 275 points de base du taux directeur par la BdC depuis juin 2024.

Ces perspectives sont globalement conformes à celles de la BdC. Lors de la conférence de presse, le gouverneur Macklem a déclaré qu’il s’attendait à une croissance modeste et à une lente absorption des capacités excédentaires de l’économie, tout en réitérant sa préférence pour le maintien du taux directeur à son niveau actuel.

En rétrospective, la croissance de l’économie canadienne s’est déjà rapprochée de la limite la plus optimiste de la fourchette des scénarios d’avril de la BdC, grâce à une combinaison de facteurs : exemptions en vertu de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique qui protège la majeure partie des exportations de biens vers les États-Unis et résilience sous-jacente des dépenses des ménages.

Sur ce, nous croyons que la BdC a terminé de réduire le taux directeur et que la prochaine variation devrait être à la hausse. Notre propre scénario de base continue de supposer qu’il n’y aura pas d’autre réduction du taux directeur en 2026 et que les risques qu’une hausse survienne avant la fin de l’année prochaine augmentent.

Quels sont les risques qui pourraient faire dévier l’inflation de la cible de 2 %?

L’évaluation de la BdC selon laquelle le taux directeur actuel est « au bon niveau » repose sur l’hypothèse clé voulant que « la sous-utilisation actuelle des ressources économique compense à peu près les pressions sur les coûts associées à la reconfiguration des échanges commerciaux », de sorte que l’inflation se situe autour de la cible de 2 %.

Nous sommes d’accord avec cette évaluation, mais avons également fait valoir que la forte croissance de la demande des consommateurs pourrait maintenir les pressions sous-jacentes sur les prix élevées l’an prochain.

Selon la plupart des indicateurs, l’économie affiche toujours une offre excédentaire : elle peut produire plus que la demande actuelle. Cela crée des pressions à la baisse sur l’inflation, car les entreprises rivalisent pour une demande limitée. Les données récentes laissent toutefois déjà entrevoir un écart de production plus faible que prévu (quoique toujours négatif).

Dans l’ensemble, les achats des consommateurs sont également demeurés résilients cette année et pourraient demeurer une source de vigueur, voire constituer un risque haussier pour nos prévisions de croissance et d’inflation pour 2026, à la suite de l’amélioration des conditions du marché de l’emploi. Cela pourrait atténuer les pressions désinflationnistes par rapport à ce qui était prévu.

Le coût de la « reconfiguration des échanges commerciaux » vient toutefois compenser ce qui précède. Les producteurs canadiens ne paient pas directement de tarifs douaniers, mais font toujours face à des augmentations de coûts pour gérer les complications commerciales, investir dans d’autres sources ou partenaires et absorber la hausse des prix de leurs homologues américains au moyen de chaînes d’approvisionnement intégrées.

Sur ces deux fronts, nous estimons que les risques sont surtout orientés vers des pressions inflationnistes plus fortes plutôt que moins. Si l’un ou l’autre de ces risques devait se matérialiser de façon plus concrète, les risques d’une hausse du taux directeur par la BdC dès le deuxième semestre de 2026 pourraient augmenter.



Claire Fan est économiste principale à RBC. Elle se concentre sur les tendances macroéconomiques et est chargée d’établir des prévisions relatives au PIB, au marché du travail et à l’inflation pour le Canada et les États-Unis, en fonction des principaux indicateurs.

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