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La Banque du Canada met en garde contre les dommages économiques structurels causés par les droits de douane

Aujourd’hui, la Banque du Canada vient d’annoncer une réduction de taux prévue de 25 points de base. Elle porte ainsi le taux du financement à un jour à 2,25 %, soit le niveau inférieur de la fourchette neutre sans incidence haussière ou baissière sur les pressions inflationnistes au fil du temps. 

En plus de la diminution de taux même, l’annonce a fait apparaître deux autres thèmes. Tout d’abord, la Banque a clairement manifesté son penchant du statu quo, indiquant que « le Conseil de direction considère que le taux directeur actuel est essentiellement au niveau approprié », en supposant que les futures données sur l’économie et l’inflation évolueront de manière généralement conforme aux prévisions actuelles.

Ensuite, la Banque s’est dite préoccupée par les dommages structurels qui découlent des perturbations commerciales tout en nuisant à l’efficacité de la politique monétaire comme outil permettant de lutter contre l’affaiblissement de la demande tout en contrôlant l’inflation.

Dans l’ensemble, notre hypothèse de base suppose l’absence de nouvelles réductions de taux, car nous nous attendons à ce qu’une accélération des mesures de relance budgétaire (communiquées plus en détail dans le budget fédéral la semaine prochaine) constitue l’essentiel de la réponse politique pour lutter contre l’affaiblissement économique concentré, lié aux droits de douane.

Les dernières prévisions économiques de base de la Banque du Canada concordent avec les nôtres

Les orientations de la Banque du Canada selon lesquelles le taux du financement à un jour ne devrait pas baisser davantage dépendent de l’évolution des perspectives économiques, qui sont conformes à ses prévisions de base pour la première fois depuis janvier. La Banque avait eu recours à l’analyse de scénarios en avril et en juillet, en raison de la politique commerciale américaine volatile.

L’hypothèse dominante sur laquelle reposent les prévisions de la Banque réside dans le maintien des droits de douane actuellement adoptés. Les principales estimations concernant ces mesures, notamment l’imposition par les États-Unis de droits de douane effectifs moyens d’environ 6 % sur les exportations canadiennes, la majorité des exportations en demeurant exemptées en raison de la conformité à l’ACEUM, concordent directement avec notre propre analyse.

Par conséquent, nos prévisions concordent fortement avec celles de la banque centrale. Toutes deux prévoient une croissance lente, quoique positive de l’économie canadienne au second semestre, suivie d’une accélération modérée en 2026, à mesure que l’incertitude commerciale commencera à s’estomper. 

L’inflation globale devrait demeurer proche de la cible de 2 % pendant la période couverte par les prévisions. Des risques de hausse pèsent toutefois sur cette hypothèse de base, principalement du fait de la solide demande intérieure, puisque les dépenses des ménages se maintiennent généralement jusqu’à présent et que l’on s’attend à ce que le ralentissement du marché du travail prenne fin.

La Banque du Canada prévoit des risques de hausse principalement liés à des facteurs commerciaux, comme des hausses de coûts plus importantes que prévu découlant des droits de douane ou de soudaines réductions de ceux-ci dans certains secteurs.

Elle entrevoit des risques de baisse pour les prévisions d’inflation, en raison d’une demande intérieure plus faible que prévu ou d’un resserrement subit des conditions financières mondiales qui serait déclenché par une correction des valorisations boursières liées à l’IA et à la croissance robuste de l’économie américaine cette année. 

La Banque du Canada pense que le choc commercial provoquera des dommages économiques structurels durables 

La Banque du Canada prévoit que les perturbations commerciales persistantes engendreront des dommages structurels après ce cycle. Au vu du ralentissement de la croissance démographique, on s’attend à ce que la production potentielle du Canada augmente à un taux réduit de 1,6 % en 2025 et de 1,0 % en 2026, avant de se redresser légèrement pour atteindre 1,3 % en 2027.

Ces dommages structurels réduiront la capacité de production de l’économie canadienne tout en érodant l’efficacité de la politique monétaire. Pour simplifier, plus la capacité de l’économie diminue, moins il sera facile pour la Banque du Canada de réduire les taux d’intérêt pour stimuler la demande sans risque de lui faire dépasser la capacité de production de l’économie, et d’alimenter ainsi l’inflation.

Cette situation souligne l’urgence d’intensifier la politique budgétaire en contribuant à repousser les limites de capacité de l’économie. Selon nous, cette priorité représentera la majeure partie des nouvelles dépenses qui seront annoncées lors de la mise à jour budgétaire de l’automne, le 4 novembre. 



À propos des auteur

Claire Fan est économiste principale à RBC. Elle se concentre sur les tendances macroéconomiques et est chargée d’établir des prévisions relatives au PIB, au marché du travail et à l’inflation pour le Canada et les États-Unis, en fonction des principaux indicateurs.

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