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La balance commerciale du Canada a renoué avec un excédent en septembre

Les données entourant la variation étonnamment importante de la balance commerciale canadienne vers un excédent en septembre sont généralement cohérentes avec les rapports antérieurs signalant une stabilisation du contexte économique dans son ensemble à la suite des importantes perturbations commerciales qui ont débuté au printemps. 

Les tarifs douaniers américains continuent de peser sur les activités dans certains secteurs, mais la plupart (86 %) des produits ont continué de traverser la frontière sans être visés par des droits de douane en septembre. Les exportations vers d’autres régions du monde ont augmenté (+11 % par rapport à août et +18,6 % par rapport à il y a un an).  Certains secteurs particulièrement ciblés par les droits de douane ont montré des signes de stabilisation (les exportations d’aluminium ont fortement augmenté pour un deuxième mois d’affilée et les exportations de cuivre ont quelque peu augmenté après avoir nettement chuté en août). 

L’augmentation des exportations de biens au troisième trimestre dans son ensemble a été plus forte que l’estimation qu’a utilisée Statistique Canada pour calculer la contribution au commerce net dans le rapport de la semaine dernière sur le PIB du troisième trimestre. Par conséquent, le risque de hausse précoce de la croissance du PIB attribuable au commerce net est estimé à 3,1 points de pourcentage. Les données de septembre sur les exportations vers les États-Unis n’étaient pas disponibles pour ce rapport précédent en raison des retards liés à la paralysie des États-Unis. 

Cette hausse du PIB au troisième trimestre (taux annualisé de 2,6 %) s’explique entièrement par une augmentation des échanges commerciaux nets, la croissance de la demande intérieure ayant fait du surplace. Toutefois, notre propre référence quant à la demande des consommateurs est demeurée relativement résiliente jusqu’à présent au quatrième trimestre et les marchés de l’emploi ont montré de nouveaux signes d’amélioration, le taux de chômage ayant fortement diminué en novembre.  L’incertitude persiste quant à la future relation commerciale du Canada avec les États-Unis, le ralentissement de la croissance de la population pèsera sur la production globale et la faible croissance de la productivité reste un défi structurel. Toutefois, en l’absence d’un autre choc externe, nous demeurons prudemment optimistes à l’égard des perspectives économiques du Canada pour l’année à venir et nous ne nous attendons pas à ce que la Banque du Canada doive réduire davantage les taux d’intérêt.



  • Les données mensuelles sur le commerce canadien sont demeurées volatiles, la balance commerciale des biens étant passée d’un déficit de 6,4 G$ (contre -6,3 G$ avant la révision) en août à un excédent de 153 M$ en septembre.

  • Les exportations ont augmenté de 6,3 % sur un mois, tandis que les importations ont reculé de 4,1 %. En volume (en chaîne), les exportations ont augmenté de 4,9 %, ce qui est plus élevé que la remontée observée par rapport au repli d’août, tandis que les importations ont diminué de 3,9 %.

  • Sur une base trimestrielle, les volumes d’exportations de biens ont augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au troisième trimestre de 2025, ce qui est supérieur à la hausse de 0,7 % annoncée la semaine dernière dans le rapport sur le PIB du troisième trimestre. Ce gain à l’exportation a été compilé sans qu’une grande partie des données sur les exportations de septembre soient disponibles, car les données sur les importations américaines en provenance du Canada n’étaient pas encore disponibles en raison de la paralysie du gouvernement.

  • Les volumes de biens importés ont diminué de 10,1 % (taux annualisé). Les échanges nets ont donc légèrement plus contribué à la croissance du PIB au troisième trimestre que la hausse de 3,1 points de pourcentage initialement annoncée.

  • En ce qui concerne les partenaires commerciaux, les exportations vers les États-Unis ont rebondi de 4,6 % en septembre, après une baisse de 3,4 % en août, mais elles demeurent inférieures de 5,6 % aux niveaux d’il y a un an. Les exportations Canada vers les États-Unis depuis le début de l’année ont été inférieures en moyenne de 3,9 % aux niveaux d’il y a un an en septembre.

  • Les expéditions vers d’autres pays ont bondi de 11 % sur un mois et de 18,6 % sur 12 mois.

  • La majeure partie de la hausse des exportations en septembre est attribuable aux métaux et aux produits minéraux non métalliques. Cela témoigne en partie d’un bond des exportations de la composante volatile de l’or sous forme brute, mais les exportations de produits de cuivre et d’aluminium visés par des droits de douane américains élevés ont également fortement augmenté.

  • Le cuivre, le nickel, l’or et l’argent sous forme brute ont tous affiché une croissance de plus de 30 % par rapport au mois d’août, regagnant le terrain perdu les mois précédents. Les expéditions d’aluminium et d’alliages d’aluminium sous forme brute ont maintenu leur trajectoire haussière, progressant de 18,6 %.

  • Le pétrole brut est la deuxième composante ayant le plus contribué à la croissance mensuelle, celui-ci ayant gagné 5,8 %. Il s’agit de la cinquième hausse mensuelle consécutive, ce qui témoigne de l’intensification de l’extraction pétrolière et gazière mentionnée dans le rapport sur le PIB de septembre.

  • En revanche, les importations ont reculé de 4,1 % par rapport au mois d’août et de 1,9 % sur 12 mois.

  • La baisse des importations est en grande partie attribuable à la chute de 72,5 % des importations d’or sous forme brute à la suite d’une flambée en août, mais les importations de matériel industriel (un indicateur clé des investissements des entreprises canadiennes) ont également reculé de 5,2 % par rapport aux données du mois d’août (et de 4,5 % par rapport à il y a un an). 

  • Des données distinctes du U.S. Census Bureau montrent que 86 % des exportations canadiennes vers les États-Unis se sont poursuivies en franchise de droits de douane en septembre (aucune modification par rapport à août). Le taux tarifaire effectif moyen des États-Unis sur les importations en provenance du Canada a peu changé, à 3,9 %, et demeure bien en deçà du taux moyen sur toutes les importations américaines (10,7 % en septembre). Ce sont encore surtout les produits des secteurs de l’automobile, de l’acier et de l’aluminium qui sont assujettis à des droits de douane.


Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.

Abbey Xu est économiste à RBC. En tant que membre du groupe d’analyse macroéconomique, elle se spécialise dans les modèles de prévisions macroéconomiques, et présente des analyses et des mises à jour opportunes sur les tendances économiques.


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