Le marché immobilier du Canada a connu des turbulences en septembre, avec une baisse des reventes pour la première fois en cinq mois après une période d’amélioration graduelle.
Les ventes de maisons ont diminué de 1,7 % par rapport à août, marquant la première baisse mensuelle depuis avril.
Des résultats régionaux mitigés soulignent la nature fragile et inégale de la reprise en cours.
Les transactions ont chuté dans plusieurs grands centres, notamment Vancouver, Calgary, Edmonton, Kitchener-Waterloo, London, Ottawa, Gatineau, Montréal, Saint-Jean et Halifax. Cependant, l’activité a augmenté à Victoria, Regina, Saskatoon, Winnipeg, Toronto, Québec et Sherbrooke.
Ralentissement de l’élan
La baisse de septembre fait suite à une série de gains qui avaient commencé au printemps. Des facteurs externes, incluant un regain d’incertitude économique, ont pu contribuer à ce léger recul. Une nouvelle série de tarifs américains ciblés pourrait avoir miné la confiance du marché à nouveau après des mois de désescalade qui avaient apaisé certaines des pires craintes économiques durant l’été.
Une baisse de 0,8 % des nouvelles inscriptions en septembre par rapport à août a également contribué à la faiblesse de l’activité, ce qui a pu limiter les choix pour les acheteurs.
L’inventaire des maisons à vendre semble se stabiliser au Canada. Les inscriptions actives n’ont pas augmenté en Ontario et en Colombie-Britannique au cours des trois derniers mois, bien qu’elles demeurent bien au-dessus des niveaux d’avant la pandémie. Si cette stabilisation se maintient, elle tempérera la concurrence entre vendeurs et, éventuellement, stabilisera les valeurs immobilières.
Différences structurelles entre les régions
Les prix des maisons ont continué de chuter dans certaines parties du pays où l’inventaire est plus abondant et l’abordabilité est tendue, comme le Lower Mainland de la C.-B. et l’Ontario.
Ces marchés continuent de composer avec les gains de prix de l’ère pandémique et les coûts d’emprunt élevés, poussant la propriété hors de portée de nombreux acheteurs potentiels.
Cependant, les prix sont demeurés sur une trajectoire ascendante dans d’autres régions, notamment une grande partie des Prairies, du Québec et du Canada atlantique. Les conditions d’offre et de demande sont généralement équilibrées ou même serrées dans ces marchés, suggérant que la pression haussière sur les prix persistera probablement à court terme.
Le contraste entre les régions reflète des différences structurelles plus profondes dans l’offre de logements, les modèles de croissance démographique et les conditions économiques. Les marchés avec un inventaire plus abondant continuent de favoriser les acheteurs, tandis que ceux avec une offre contrainte demeurent favorables aux vendeurs.
Reprise modérée à venir
Nous nous attendons à ce que les reventes continuent de se redresser graduellement dans l’année à venir, alors que des taux d’intérêt plus bas, et dans certains marchés, des prix plus bas, stimulent la demande des acheteurs.
Le cycle d’assouplissement des politiques de la Banque du Canada devrait soutenir les acheteurs contraints par l’abordabilité, particulièrement les acheteurs d’une première maison mis à l’écart par les coûts d’emprunt élevés.
Cependant, le processus ne sera probablement pas fluide avec l’incertitude économique persistante, la mollesse du marché du travail et les problèmes d’abordabilité prêts à créer des remous. Le recul de septembre sert de rappel que la reprise du marché immobilier demeure vulnérable aux chocs externes et aux changements de sentiment.
Pour l’instant, l’offre et la demande continuent de favoriser les acheteurs à Vancouver et Toronto, indiquant de nouvelles baisses de prix à court terme. L’abondance de choix donne aux acheteurs un pouvoir de négociation et réduit l’urgence d’agir rapidement sur les décisions d’achat.
Les conditions sont généralement équilibrées ou même serrées dans d’autres marchés, suggérant que la pression haussière sur les prix persistera probablement. Ces régions pourraient continuer de voir des gains de prix modestes alors que l’inventaire limité soutient le pouvoir de fixation des prix pour les vendeurs.
La voie à suivre pour le marché immobilier du Canada sera probablement caractérisée par une divergence régionale continue et une volatilité périodique alors que les conditions économiques évoluent et que les mesures politiques prennent effet.


Robert Hogue est membre du l’équipe Économique et leadership avisé RBC, se spécialisant dans l’analyse et les prévisions pour le marché de l’habitation canadien et les économies provinciales. Il compte parmi ses publications Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, Perspectives provinciales et l’analyse des budgets provinciaux. Dans ses fonctions, il est fréquemment appelé à commenter l’évolution de la conjoncture économique auprès de la direction de RBC, de ses clients et des médias.
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