L’automne n’a pas été facile, mais le marché canadien de l’habitation reprend toujours de la vigueur.
En octobre, des gains mensuels au niveau des reventes et des prix ainsi que des signes que l’offre se stabilise dans certaines régions du pays constituent des progrès après un recul en septembre.
Les baisses du taux directeur ont sans aucun doute contribué à une hausse de la demande le mois dernier, même si la table avait déjà été mise avec le rétablissement de la confiance depuis l’été, car les pires scénarios économiques se sont estompés.
La situation demeure toutefois contrastée : l’Ontario et la Colombie-Britannique composent avec des conditions généralement modérées dans un contexte d’abondance de logements à vendre, tandis que la plupart des autres régions affichent des conditions plus tendues, avec une offre et une demande serrées.
Retour d’un momentum fragile
Les reventes de logements au Canada ont rebondi de 0,9 % en octobre après avoir reculé de 1,7 % en septembre. La plus récente progression a consolidé les gains antérieurs, les reventes étant maintenant supérieures d’environ 12 % au creux provoqué par l’anxiété commerciale en mars.
La reprise est inégale d’une région à l’autre, mais elle laisse sous-entendre que les acheteurs réagissent généralement à l’amélioration des conditions.
Les réductions du taux directeur atténuent les pressions sur l’abordabilité
Les réductions du taux directeur par la Banque du Canada en septembre et en octobre ont amélioré davantage l’abordabilité pour les acheteurs en réduisant les coûts d’accession à la propriété à un moment où la valeur des maisons a diminué dans certaines régions du pays au cours de la dernière année.
Les réductions de taux devraient attirer davantage d’acheteurs sur le marché, libérant une partie de la demande accumulée pendant la période où les coûts d’emprunt étaient élevés.
L’offre se stabilise
Une accumulation de stocks pendant deux ans a maintenu la robustesse de l’offre dans certaines régions, l’Ontario et la Colombie-Britannique étant particulièrement bien approvisionnées. Le nombre de maisons à vendre dans ces provinces a atteint des sommets inégalés depuis dix ans au printemps.
Toutefois, les nouvelles inscriptions ont commencé à ralentir : elles ont reculé de 1,4 % à l’échelle nationale en octobre par rapport à septembre, en données désaisonnalisées.
Fait à noter, les inscriptions actives en Ontario et en Colombie-Britannique semblent s’être stabilisées depuis l’été, ce qui laisse sous-entendre que le risque d’une offre excédentaire importante est contenu dans des marchés comme Toronto et Vancouver.
Pause dans les corrections de prix en Ontario, en Colombie-Britannique et en Alberta
Le ralentissement des nouvelles inscriptions coïncide avec un répit provisoire des corrections de prix persistantes observées après la pandémie, qui ont marqué 2024 et le début de 2025.
En Ontario, y compris dans la Région du Grand Toronto, l’indice MLS des prix des propriétés a progressé en octobre et la Colombie-Britannique a connu son deuxième mois consécutif de stabilité. Les prix ont également augmenté en octobre en Alberta, après six mois de baisse.
Nous pensons qu’il est encore trop tôt pour déterminer s’il s’agit d’un véritable tournant durable ou simplement d’une pause temporaire dans une tendance baissière plus large.
Les divergences régionales persistent
D’autres régions demeurent fortement favorables aux vendeurs. Au Manitoba, au Québec, au Nouveau-Brunswick, en Nouvelle-Écosse et à Terre-Neuve-et-Labrador, la valeur des maisons continue d’augmenter, soutenue par des stocks relativement serrés et une demande soutenue.
Les marchés du Québec sont particulièrement tendus. En octobre, la ville de Québec a enregistré la plus forte hausse annuelle de l’indice MLS des prix des propriétés parmi les régions suivies, soit 17,5 %. Le centre du Québec (12,8 %), l’Estrie (12,2 %) et la Mauricie (11,2 %) également ont enregistré une augmentation semblable.
Montréal a également affiché un solide momentum : l’indice a grimpé de 6,7 % sur 12 mois.
L’indice composé national MLS des prix des propriétés a progressé de 0,2 % en octobre par rapport à septembre, ce qui représente uniquement un deuxième gain mensuel depuis janvier. Il demeure toutefois en baisse de 3 % par rapport à l’an dernier, car les prix demeurent faibles en Ontario et en Colombie-Britannique.
Reprise graduelle à l’horizon
L’activité de l’automne semble globalement conforme aux attentes d’une reprise graduelle en 2026, soutenue par la baisse des taux d’intérêt, l’amélioration des perspectives d’emploi et le rétablissement de la confiance.
Plusieurs facteurs freineront toutefois le rythme de cette reprise, notamment les problèmes d’abordabilité dans plusieurs grands marchés et la réduction de la demande liée à l’immigration par rapport aux tendances historiques.
L’incertitude économique persistante et l’escalade de la guerre commerciale pourraient aussi générer une certaine volatilité et perturber la reprise.

Robert Hogue est membre du l’équipe Économique et leadership avisé RBC, se spécialisant dans l’analyse et les prévisions pour le marché de l’habitation canadien et les économies provinciales. Il compte parmi ses publications Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, Perspectives provinciales et l’analyse des budgets provinciaux. Dans ses fonctions, il est fréquemment appelé à commenter l’évolution de la conjoncture économique auprès de la direction de RBC, de ses clients et des médias.
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