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La politique d’immigration du Canada reste restrictive malgré des dispenses de résidence permanente

Le tout nouveau plan d’immigration sur trois ans du gouvernement fédéral canadien représente un changement de politique beaucoup moins important que la refonte de l’an dernier.

Le gouvernement réduit davantage le nombre de résidents temporaires autorisés à entrer au Canada. Toutefois, il prévoit également des exceptions dans le cadre de programmes ponctuels de traitement accéléré des demandes qui se traduiront par une augmentation du nombre de résidents permanents, ce qui devrait atténuer la baisse.

Les dirigeants ont également prolongé le délai prévu en vue de réduire la proportion de résidents temporaires au Canada à « moins de 5 % » de la population totale, ayant repoussé la date cible de 2026 à la fin de 2027.

L’effet net de ces changements ne devrait pas avoir d’incidence sur nos prévisions de croissance de la population pour 2025, qui sont tout juste en deçà de 1 %. Nos prévisions pour la suite tenaient déjà compte du fait que la baisse des sorties amènerait le nombre de résidents temporaires à 5 % de la population d’ici la fin de 2027, conformément à l’échéancier révisé du gouvernement.

Toutefois, les départs de résidents temporaires et les diverses exemptions continuent d’accroître l’incertitude à l’égard du taux de croissance de la population à court terme, et les cibles d’arrivée des résidents permanents et temporaires continueront d’être actualisées chaque année.

Néanmoins, nous nous attendons toujours à ce que la croissance de la population canadienne ralentisse pour s’approcher de zéro en 2026 et en 2027.

À première vue, les nouveaux niveaux d’immigration ont semblé réduire puis stabiliser la cible de résidence permanente, qui est passée de 395 000 en 2025 à 380 000 au cours des trois prochaines années. Toutefois, des dispenses ponctuelles permettront d’augmenter le nombre d’immigrants en pratique.

Au-delà des cibles d’immigration habituelles, le gouvernement accélérera le traitement des demandes d’environ 115 000 personnes protégées déjà en voie d’obtenir la résidence permanente en 2026 et 2027, ce qui portera le nombre réel d’admissions de résidents permanents jusqu’à 437 500 en 2026. Il s’agit d’une augmentation de 11 % par rapport au nombre prévu en 2025, ce qui est nettement supérieur à la cible annuelle officielle de 380 000 admissions pour la période allant de 2026 à 2028.

Bien que ces dispenses s’appliquent aux personnes qui vivent déjà au Canada, le traitement de leur demande de résidence permanente permet d’accroître la capacité du Canada d’accueillir de nouveaux résidents permanents.



Le gouvernement prévoit également accélérer la transition d’un maximum de 33 000 travailleurs temporaires vers la résidence permanente en 2026 et 2027. Toutefois, on ne sait pas si ces transitions représentent des admissions additionnelles ou si elles sont déjà prises en compte dans les cibles actuelles.

Le nouveau plan d’immigration comporte des changements plus importants en ce qui concerne les résidents temporaires, lesquels devraient contrebalancer la hausse du nombre de résidents permanents.

La réduction marquée de 43 % du nombre de nouveaux résidents temporaires que prévoit le gouvernement, soit d’environ 674 000 en 2025 à 385 000 en 2026, visait à soutenir l’engagement de ce dernier à réduire le nombre de résidents temporaires à moins de 5 % de la population totale, quoique dans un délai prolongé.

Comme les sorties se sont révélées difficiles à gérer, le gouvernement s’est tourné vers une baisse considérable du nombre de sorties comme principale solution pour atteindre ses cibles démographiques.

On s’est toujours attendus à ce qu’il soit difficile de prévoir le nombre de sorties, compte tenu de la capacité limitée du gouvernement à contrôler les décisions de chaque personne quant à son départ et de la difficulté à déterminer avec exactitude si les titulaires de permis quittent bel et bien le Canada à l’expiration de ce dernier. Contrairement au plan de 2024, le rapport de cette année ne contenait aucune prévision de sorties.

C’est le nombre d’admissions d’étudiants internationaux qui a subi l’incidence la plus importante de ces réductions.

Les admissions ont été réduites de moitié par rapport à celles observées en 2025 et leur nombre demeurera autour de 150 000 au cours des trois prochaines années. Il s’agit du plus faible nombre de permis d’études délivrés en au moins une décennie.



La réduction des cibles liées aux étudiants étrangers posera davantage un défi pour les établissements d’enseignement postsecondaire qui comptent une forte proportion d’étudiants étrangers et risque d’avoir une incidence sur le bassin de talents formés du Canada.

Comme nous l’avons déjà mentionné, la réduction des entrées a également des effets importants sur les marchés locatifs canadiens, en particulier dans les régions où la concentration d’étudiants est élevée. D’autres réductions des cibles pourraient accentuer le ralentissement du marché locatif, car les étudiants internationaux représenteraient alors une part moins importante de la demande de logements locatifs.

Le gouvernement a également modifié les priorités des programmes de travailleurs temporaires. La part du Programme de mobilité internationale (PMI) a augmenté par rapport aux cibles de 2024, tandis que les cibles de travailleurs étrangers temporaires ont diminué.

Ce changement de politique permet à un plus grand nombre de travailleurs d’entrer plus rapidement sur le marché du travail canadien, plutôt que de passer d’abord par le processus à deux étapes qui consiste à étudier d’abord au Canada.


Rachel Battaglia est économiste à RBC. Elle est membre du groupe d’Analyse macroéconomique et régionale et fournit des analyses des perspectives macroéconomiques provinciales. Elle est titulaire d’un baccalauréat en économie (avec distinction) de l’Université Western Ontario et d’une maîtrise en sciences de l’Amsterdam School of Economics.


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