
L’économie canadienne a connu une année tumultueuse marquée par la volatilité des échanges commerciaux, les revirements en matière de politiques et un changement fondamental de la conjoncture économique.
Le Canada a emprunté une voie nettement différente de celle prévue au début de 2025. L’incertitude entourant les tarifs douaniers s’est intensifiée à l’échelle mondiale, les tensions géopolitiques mettant à l’épreuve les relations commerciales de longue date et la politique d’immigration faisant l’objet d’une réforme importante.
Malgré ces difficultés, l’économie canadienne a fait preuve d’une résilience surprenante. Les dispositions de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) ont protégé la majorité des exportations canadiennes, tandis que les réductions du taux directeur par la Banque du Canada, les mesures de soutien budgétaire et l’assainissement des bilans des ménages ont contribué à soutenir les dépenses de consommation dans un contexte d’incertitude importante.
Les premiers signes nous rendent prudemment optimistes à l’égard des perspectives du Canada pour 2026, à moins de chocs externes. Toutefois, des difficultés régionales distinctes, la faiblesse du marché de l’habitation et un ralentissement démographique comptent toujours parmi les difficultés à venir.
Avec le recul, nous nous penchons sur certains des graphiques clés et certaines des principales recherches qui ont façonné notre réflexion tout au long de 2025.
Le Canada s’en est mieux tiré que prévu, en grande partie grâce à l’ACEUM
Les droits de douane américains sectoriels ont eu une incidence importante sur certains secteurs (notamment la production de véhicules motorisés et de pièces automobiles, l’acier et l’aluminium), mais une exonération de la plupart des droits de douane pour les produits conformes aux exigences de l’ACEUM a maintenu la plupart des exportations canadiennes en franchise de droits.
Le taux tarifaire effectif moyen sur les importations américaines en provenance du Canada a été le plus bas de tous les principaux partenaires commerciaux des États-Unis en 2025, ce qui a fortement contribué à la résilience du Canada.
Les droits de douane ciblés entraînent des divergences sur le plan des résultats régionaux
Les droits de douane américains ciblant des secteurs précis ont créé des défis régionaux distincts à l’échelle du Canada.
L’Ontario et le Québec, provinces axées sur le secteur manufacturier, ont été les régions les plus touchées jusqu’à présent, tandis que les provinces riches en ressources y ont été moins exposées. Toutefois, les droits de douane chinois sur les exportations agricoles ont constitué un obstacle important. Cette exposition inégale aux droits de douane s’est traduite par des perspectives nettement divergentes pour les provinces à l’approche de 2026.
Les dépenses de consommation demeurent résilientes dans un contexte d’incertitude
Les dépenses de consommation ont été positives et ont soutenu la croissance en cette année marquée par l’incertitude commerciale accrue, le ralentissement de la croissance de la population et la hausse du chômage.
Nous pensons que les hausses de taux tarifaires imposées au Canada par les États-Unis relativement plus faibles par rapport à d’autres partenaires commerciaux, les baisses du taux directeur plus précoces de la BdC, les mises à pied limitées à grande échelle et les valorisations boursières robustes stimulent les dépenses. Celles-ci ont soutenu une remontée des bilans des ménages par rapport à la hausse des coûts du service de la dette au cours des années précédentes.
Les Canadiens ont modifié leurs projets de voyage
Le secteur des voyages a remonté à la fin de 2023 et en 2024 après la pandémie, mais la tendance s’est inversée fortement au début de 2025, car les incertitudes commerciales ont atteint un sommet.
Il n’y a pas seulement eu un recul dans l’ensemble des voyages, mais un changement important dans les préférences des Canadiens, un plus grand nombre d’entre eux choisissant de voyager ailleurs qu’aux États-Unis.
La faiblesse des risques liés à l’investissement des entreprises augmente le sous-investissement
L’incertitude liée au commerce a lourdement pesé sur les investissements des entreprises en 2025, ce qui a complexifié les décisions d’investissement et d’embauche.
Le marché canadien de l’emploi a montré des signes d’amélioration au cours des derniers mois, mais l’incertitude découlant des risques liés à la politique commerciale, après une décennie de sous-investissement des entreprises, constitue un facteur clé de la piètre croissance de la productivité au pays.
L’anémie des promoteurs de condos s’est détériorée dans les plus grands marchés
Les ventes d’appartements avant la construction ne démontraient que de très faibles signes vitaux dans la région du Grand Toronto, en baisse d’environ 90 % par rapport à la moyenne des neuf années précédant 2024. Une situation assez semblable s’est produite à Vancouver.
Cela laisse présager des problèmes de construction de logements en 2026 et par la suite. Nous nous attendons à ce que les mises en chantier diminuent de plus de 10 % à l’échelle nationale (et encore plus en 2027) malgré les efforts concertés des autorités pour stimuler l’offre.
Le changement de politique d’immigration freine la croissance démographique
La croissance de la population canadienne a ralenti fortement, progressant de seulement 0,3 % sur un trimestre annualisé au troisième trimestre de 2025; le rythme le plus lent jamais enregistré en dehors des années de pandémie.
Le ralentissement découle de la baisse des arrivées de résidents temporaires et d’une hausse des sorties du pays, qui correspondent aux cibles récemment annoncées dans le plan d’immigration du gouvernement fédéral. Nous nous attendons à ce que la réduction continue du nombre de résidents non permanents freine la croissance de la population en 2026.
Une année importante pour un changement de cap budgétaire
Les dépenses en défense ont fortement augmenté, l’exercice 2025-2026 étant celui où l’on s’attend à enfin atteindre la cible de 2 % du PIB fixée par l’OTAN, au moment ou l’alliance s’oriente vers une cible de 3,5 %.
Le Canada ne fait que commencer à en assimiler les conséquences, y compris les répercussions budgétaires. La défense a été le principal élément du récent budget fédéral largement attendu, et des questions demeurent quant à la façon de déployer ces nouvelles dépenses importantes et à leur incidence sur la croissance.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Le lecteur est seul responsable de toute utilisation des renseignements contenus dans le présent document, et ni la Banque Royale du Canada (« RBC »), ni ses sociétés affiliées, ni leurs administrateurs, dirigeants, employés ou mandataires respectifs ne seront tenus responsables des dommages directs ou indirects découlant de l’utilisation du présent document par le lecteur. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses sociétés affiliées ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
Le présent document peut contenir des déclarations prospectives – au sens de certaines lois sur les valeurs mobilières – qui font l’objet de la mise en garde de RBC concernant les déclarations prospectives. Les paramètres, données et autres renseignements ESG (y compris ceux liés au climat) contenus sur ce site Web sont ou peuvent être fondés sur des hypothèses, des estimations et des jugements. Les mises en garde relatives aux renseignements présentés sur ce Site Web sont exposées dans les sections « Mise en garde concernant les déclarations prospectives » et « Avis important concernant le présent rapport » de notre Rapport climatique le plus récent, accessible sur notre site d’information à l’adresse https://www.rbc.com/notre-impact/rapport-citoyennete-dentreprise-rendement/index.html. Sauf si la loi l’exige, ni RBC ni ses sociétés affiliées ne s’engagent à mettre à jour quelque renseignement que ce soit présenté dans le présent document.