En résumé
Après s’être détérioré depuis le printemps, le marché canadien de l’emploi était censé donner des signes de stabilisation en octobre. Or, les données publiées ce matin (gain de 67 000 emplois et recul du taux de chômage à 6,9 %) révèlent plutôt une nette amélioration.
Les données étant connues pour leur volatilité, il faut se garder de se fier à un seul rapport pour tirer des conclusions. Cependant, le détail du rapport est aussi encourageant en général : la croissance de l’emploi s’est concentrée dans le secteur privé, des améliorations ont été constatées dans les secteurs les plus sensibles au commerce (fabrication et transport), la progression des salaires s’est accentuée et le taux de participation au marché du travail est en hausse.
La politique douanière des États-Unis continue de poser un risque substantiel et le marché du travail demeure plus faible qu’il ne l’était, le taux de chômage étant resté supérieur de 0,3 point de pourcentage par rapport à l’an dernier en octobre.
Toutefois, après avoir abaissé le taux du financement à un jour à la limite inférieure de la fourchette neutre en octobre, la Banque du Canada a assez clairement laissé entendre que d’autres réductions étaient peu probables, à moins que les données sur la croissance économique ou l’inflation ne dénotent de fortes baisses surprenantes.
Les données d’octobre sur le marché du travail ne répondent à aucun de ces critères, l’emploi ayant étonnamment augmenté tandis que la croissance des salaires s’accélérait. Ces données sont conformes aux projections de notre scénario de base selon lesquelles la Banque du Canada ne réduira pas davantage les taux d’intérêt.
Le détail du rapport d’octobre
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Le nombre d’emplois (dont la volatilité est notoire) a fait un bond de 67 000 après avoir augmenté de 60 000 en septembre.
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Les hausses des deux derniers mois ont maintenant effacé la perte cumulative de 106 000 emplois en juillet et en août. Au cours de cette période, les droits de douane imposés par l’administration américaine au printemps ont apparemment eu un effet négatif plus marqué sur l’embauche dans les secteurs de la fabrication et du transport, tributaires du commerce.
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Les données sous-jacentes à la croissance globale de l’emploi en octobre sont généralement favorables.
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Le taux de chômage a reculé de 0,2 point de pourcentage pour s’établir à 6,9 %. Il demeure en hausse de 0,3 point de pourcentage comparativement à l’an dernier, mais est redescendu aux niveaux de juin/juillet. Cette hausse sur 12 mois est en fait la plus mince depuis août 2023.
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À l’échelle régionale, le recul du taux de chômage en octobre a été généralisé : le chômage a augmenté en Colombie-Britannique et en Nouvelle-Écosse, alors qu’il est resté stable en Alberta, mais toutes les autres provinces ont enregistré des baisses.
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La progression de l’emploi est attribuable à la création de 73 000 postes dans le secteur privé, notamment dans les secteurs de la fabrication (+9 000) et du transport et de l’entreposage (+30 000), qui sont sensibles au commerce, et dans les secteurs des ventes au détail et du commerce de gros (+41 000).
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Les gains ont surtout touché les emplois à temps partiel, mais la baisse de 19 000 postes à temps plein fait suite à une envolée de 106 000 en septembre. Globalement, le nombre d’emplois s’est accru de 299 000 en octobre au Canada par rapport à l’année précédente, les deux tiers des gains (199 000) visant des emplois à temps plein.
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Le nombre réel d’heures travaillées a diminué pour un deuxième mois consécutif en octobre, mais cette baisse s’explique par des conflits de travail temporaires, notamment la grève et le lock-out des enseignants en Alberta.
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La progression des salaires s’est accélérée de façon inattendue et s’est établie à 4,0 % sur 12 mois pour les employés permanents (contre 3,6 % en septembre) et 3,5 % pour l’ensemble des employés (contre 3,3 % en septembre).
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Le taux de participation au marché du travail a légèrement augmenté. Le taux de licenciement demeure bas (la hausse du taux de chômage depuis un an reste principalement attribuable à l’allongement de la période de recherche requise pour les nouveaux venus sur le marché du travail, en particulier les jeunes). En outre, le taux d’obtention d’un emploi (soit la proportion de chômeurs en septembre qui ont trouvé un emploi en octobre) serait passé à 19,8 % en octobre, comparativement à 16,5 % il y a un an.
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La croissance de l’emploi est forte en dépit de l’énorme baisse de l’accroissement démographique, qui limite l’offre de main-d’œuvre. La population active a augmenté de seulement 17 000 en octobre, malgré une légère hausse du taux de participation au marché du travail. Le ralentissement de l’accroissement démographique signifie généralement que des gains d’emploi inférieurs sont suffisants pour faire baisser le taux de chômage.

Nathan Janzen travaille à RBC depuis 2008, où il s’occupe principalement de la couverture des perspectives macroéconomiques du Canada et des États-Unis. Il est titulaire d’une maîtrise en économie de l’Université McMaster et d’un baccalauréat en économie de l’Université de Regina.
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