L’approche mesurée des acheteurs de logements, malgré la baisse des taux d’intérêt et la conviction grandissante que les pires scénarios économiques sont moins probables, constitue l’un des thèmes dominants de l’automne.
Les marchés locaux semblent généralement plus faibles qu’à l’automne dernier. Pourtant, les données préliminaires des agences immobilières révèlent des hausses mensuelles de la revente de maisons dans plusieurs villes importantes.
Vancouver, la vallée du Fraser, Calgary, Saskatoon et Montréal ont connu des hausses notables de la revente de maisons en octobre par rapport à septembre. Edmonton, Regina, Winnipeg et Toronto ont toutefois enregistré de légères baisses.
L’augmentation des stocks a offert plus d’options aux acheteurs et renforcé leur pouvoir de négociation en Ontario, en Colombie-Britannique et dans certaines régions de l’Alberta. Le ralentissement du marché du travail et le fléchissement persistant des conditions d’accessibilité ont continué de freiner les achats.
Dans d’autres régions, la faiblesse de l’offre et la hausse de la valeur des maisons dressent divers obstacles aux transactions, les acheteurs devant composer avec un choix limité et des prix plus élevés.
Nous prévoyons que ces tendances divergentes persisteront jusqu’à la fin de l’année, voire au début de 2026.
Toutefois, une reprise plus ferme devrait progressivement s’imposer, grâce à un dynamisme économique revigoré et un marché du travail en hausse, ce qui devrait ouvrir la voie à une activité plus robuste.
Région de Toronto : Un rythme stagnant
Au cours des trois derniers mois dans la région de Toronto, les reventes ont chuté de près de 25 % en deçà des niveaux d’avant la pandémie. Un léger recul de 2,3 % d’un mois sur l’autre en octobre a entièrement annulé les gains enregistrés en septembre.
Le prix des maisons demeure stable. L’indice composite des prix des propriétés MLS a baissé d’environ 5 % par rapport à l’an dernier, ce qui se confirme depuis le printemps.
Le manque d’enthousiasme des acheteurs reflète probablement une combinaison de facteurs, notamment l’incertitude économique liée aux droits de douane, les perspectives d’emploi plus sombres, la baisse de l’immigration et le peu d’urgence à conclure une transaction lorsque les stocks sont élevés et que les prix baissent.
Nous pensons que les récentes baisses des taux d’intérêt inciteront les acheteurs à bouger, mais toute reprise sera probablement inégale, la piètre accessibilité demeurant un obstacle de taille.
Le nombre élevé de logements à vendre par rapport à la demande plombe la valeur des logements. Cette situation devrait se poursuivre au cours des prochains mois, le prix des copropriétés subissant les pressions à la baisse les plus fortes.
Région de Montréal : Fin de l’accalmie estivale ?
Les acheteurs ont été plus actifs à Montréal le mois dernier, même si le nombre de vendeurs a baissé.
Selon nos estimations à partir de données désaisonnalisées, la revente de maisons a augmenté de plus de 5 % en octobre par rapport à septembre. Si la situation persiste, cela marquerait un changement par rapport à l’activité limitée de l’été.
Une baisse des stocks et une offre limitée de nouveaux logements par rapport à la demande alimentent la concurrence entre les acheteurs, ce qui favorise une hausse modérée des prix.
Le segment des maisons individuelles est celui qui s’apprécie le plus, le prix médian ayant augmenté de 7,3 % dans la dernière année. La valeur des copropriétés est également en hausse, mais de seulement 3,6 %.
Nous nous attendons à ce que la reprise se poursuive, car la baisse des taux d’intérêt et le rétablissement de la confiance stimuleront la demande.
Région de Vancouver : L’automne n’a pas encore ravivé le marché
Dans l’ensemble, la situation reste nébuleuse pour le marché de Vancouver. La reprise des reventes en octobre (gain estimé de 7 % par rapport à septembre en données désaisonnalisées) n’a fait qu’annuler la baisse semblable du mois précédent.
Le problème de l’accessibilité à la propriété rend les acheteurs plus frileux dans leur décision d’achat, considérant le contexte économique incertain actuel.
Le parc de maisons à vendre est abondant, ce qui offre plus d’options et plus de temps aux acheteurs pour se décider. Cela renforce aussi leur pouvoir de négociation sur le prix.
La valeur des maisons a légèrement diminué depuis le début de l’année, comme en témoigne l’indice des prix des propriétés MLS d’octobre, qui a reculé de 3,4 % par rapport à l’an dernier.
Nous nous attendons à ce que le niveau élevé des stocks et les problèmes d’accessibilité entraînent une nouvelle baisse des prix au cours des prochains mois.
Calgary : Un choix accru pour les acheteurs
À Calgary, le marché fait du surplace depuis l’été. Selon nos estimations, les reventes de maisons ont augmenté de près de 5 % le mois dernier par rapport à septembre (en données désaisonnalisées), mais cela faisait suite à un déclin le mois précédent.
Cela dit, une tendance à la stagnation n’est pas synonyme d’une faiblesse de l’activité. En octobre, les reventes ont dépassé de plus de 40 % les niveaux d’avant la pandémie.
Une baisse des prix n’est pas nécessairement un signe de faiblesse, car elle résulte principalement de l’activité vigoureuse de la construction résidentielle.
L’accélération de la construction domiciliaire a considérablement stimulé l’offre à Calgary, établissant un équilibre entre l’offre et la demande. Le nombre de logements à vendre a atteint un sommet inégalé depuis sept ans, ce qui a intensifié la concurrence pour les vendeurs.
L’indice des prix des propriétés MLS de Calgary a chuté de 4,1 % au cours de la dernière année et devrait poursuivre sa baisse. Le nombre record de maisons en construction devrait continuer d’alimenter l’offre et maintenir les acheteurs en position de force dans les négociations sur les prix.
Robert Hogue est membre du l’équipe Économique et leadership avisé RBC, se spécialisant dans l’analyse et les prévisions pour le marché de l’habitation canadien et les économies provinciales. Il compte parmi ses publications Tendances immobilières et accessibilité à la propriété, Perspectives provinciales et l’analyse des budgets provinciaux. Dans ses fonctions, il est fréquemment appelé à commenter l’évolution de la conjoncture économique auprès de la direction de RBC, de ses clients et des médias.
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