Jamais Millie Walters n’aurait cru qu’elle ferait ça un jour !
« Je voulais arrêter de travailler à 50 ans, dit Mme Walters, mais j’ai décidé de continuer comme employée occasionnelle. Cinq jours après avoir pris cette décision, j’ai découvert que j’avais une bosse dans un sein »
En mars 1996, elle subissait une mastectomie suivie de six mois de chimiothérapie. « Mes collègues ont été extraordinaires et la succursale principale de Woodstock (Ontario) m’a vraiment beaucoup soutenue, raconte Mme Walters. En 1997, Mme Walters recommençait à travailler à temps partiel.
Au fil des années, elle a occupé des postes de secrétariat à London et à Woodstock, a travaillé aux services bancaires à l’entreprise, à la gestion privée, comme adjointe administrative, ainsi que dans le Centre de liaison. « Mais mon rôle préféré a été celui de représentante du service à la clientèle. Le service a toujours été ma priorité et, comme RSC, je travaillais avec des clients que je connaissais depuis les années 1970 et qui étaient ravis de voir un visage familier. »
En 2001, un article sur l’équipe de bateaux-dragons Rowbust a changeait sa vie. « Je n’avais jamais pagayé et je ne connaissais personne dans l’équipe, mais j’ai quand même téléphoné. Et c’est comme ça que je me suis retrouvée membre d’une équipe de survivantes du cancer. »
Sa passion pour les courses de bateaux-dragons l’a amenée à des régates dans le monde entier.
C’est au cours d’une réunion de l’équipe Rowbust qu’elle a entendu dire qu’une pagayeuse formait une équipe pour les régates de bateaux-dragons du Pacifique-Sud pour le cancer du sein, à Auckland (Nouvelle-Zélande). Elle s’est immédiatement inscrite. Elle et plusieurs membres de l’équipe Rowbust se sont jointes à d’autres Canadiennes de cinq provinces pour former l’équipe nationale de bateaux-dragons des survivantes du cancer du sein. En 2003, elles s’envolaient vers la Nouvelle-Zélande.
Une fois rendue, l’équipe a participé à des courses à Auckland et à Wellington. « À Wellington, 60 000 spectateurs ont assisté aux régates, raconte Mme Walters. La course est devenue de plus en plus difficile au fil des heures. On avait mal aux bras et nos corps criaient de fatigue. Mais nous savions que nous étions capables d’aller jusqu’au bout parce que nous avons survécu au cancer et que nous sommes de vraies Canadiennes. »
Mme Walters a participé à des courses au Canada, aux États-Unis, en Afrique du Sud et en Nouvelle-Zélande. « La compétition n’est qu’un volet de nos activités, dit-elle. Notre principal rôle est de sensibiliser le public et faire comprendre ce que c’est que de vivre avec le cancer du sein et montrer que l’on peut vraiment continuer de mener une vie riche et productive. Pour paraphraser notre entraîneuse, « le matin vous vous levez, vous enfilez votre gilet de sauvetage, vous prenez votre pagaïe et vous partez ». Mme Walters souligne aussi l’appui important de ses principaux supporters – son mari Keith, ses filles et gendres et ses six petits-enfants.
Les équipes de bateaux-dragons attendent toujours avec impatience la dernière course de la saison. « J’irai à Houston, au Texas, cet automne. Puis il y aura les championnats du monde qui se dérouleront l’an prochain au Canada, puis en Australie en 2007. » Mme Walters a pris sa retraite en février 2004.
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