Par Karen Collins, rédactrice, Gardons le contact

Jerry Crowe Photo: Hugh Wesley Photography
|
|
J’ai rencontré Jerry Crowe, il y a quelques mois.
Nous avions consacré un article à Jerry dans le numéro de l’été 2005 de Gardons le contact, mais j’avais appris que des choses très agréables lui étaient arrivées depuis et j’avais décidé que cela méritait un deuxième article.
|
Je venais de finir mon article lorsque je reçus un courriel de sa fille Lib, m’avertissant que Jerry venait de mourir. Une grave pneumonie l’avait emporté, quelques semaines à peine avant son 95e anniversaire.
Jerry a travaillé à RBC pendant près de 44 ans. Mais pendant notre entretien, nous n’avons pas parlé de ses années à RBC. Après tout, cela faisait plus de 30 ans qu’il était à la retraite et il avait l’air de vraiment bien en profiter.
Ce qui m’a frappée pendant notre entretien, c’est son amour de la vie.
Nous avons parlé de sa passion pour le bridge et des tournois auxquels il participait avec sa fille. Il a d’ailleurs joué au tournoi de bridge de la région de Toronto. Il a gagné dans sa catégorie et remporté assez de points pour se qualifier comme maître régional.
Il avait l’intention de jouer au bridge chaque semaine au club local, avec sa fille, histoire de continuer à se mesurer aux autres. Et il venait d’inviter les autres membres de sa résidence pour personnes âgées à apprendre à jouer au bridge.
Jerry s’intéressait aussi à d’autres choses. Il participait à toutes les activités de sa résidence Erin Mills Lodge, à Mississauga, en Ontario. Jerry y a vécu pendant environ huit ans, et on le considérait comme le grand organisateur, « l’homme à voir ». Quand il ne s’occupait pas de l’édition mensuelle de Wheel of Fortune, il livrait le courrier ou aidait la coordonnatrice de la maison à accueillir les nouveaux résidents.
Il m’a raconté que la résidence organisait une fête tous les mois pour accueillir les nouveaux venus et fêter ceux dont l’anniversaire tombait dans le mois. Il m’a parlé des fleurs roses et des baisers qu’il donnait aux dames pour les accueillir ou leur souhaiter bon anniversaire. Il m’a dit en riant que c’était une corvée qu’il aimait beaucoup.
Jerry s’occupait aussi activement à recueillir des fonds pour la recherche sur la maladie d’Alzheimer. Il se rendait toutes les semaines dans le service des personnes atteintes de cette maladie. À 94 ans, il participait encore aux marches de collecte de fonds.
Il adorait la vie. Il n’est donc pas étonnant que la Ontario Retirement Community Association lui ait décerné le titre Résident de l’année en 2006. D’après sa fille, il a fait ce jour-là un discours enflammé devant 1 200 personnes réunies au centre des congrès.
Il a aussi remporté la même année un Prix d’excellence de l’Ontario pour les personnes âgées, qui lui a été remis par le lieutenant-gouverneur de l’Ontario.
Dans son courriel, sa fille disait qu’en dépit du grand âge de son père, elle avait l’impression que sa vie avait été cruellement abrégée parce qu’il avait tant de projets pour l’avenir.
Je suis sûre que tout le monde à Erin Mills Lodge et tous ceux qui le connaissaient partagent ce sentiment.
|