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La Nouvelle-Écosse devrait accuser un déficit de 467 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025, après avoir réussi, contre toute attente, à atteindre l’équilibre budgétaire en 2023-2024.
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La province table sur une hausse des recettes de 313 millions de dollars par rapport à l’exercice 2023-2024.
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Les dépenses augmenteront de 875 millions de dollars, la priorité étant encore une fois donnée aux investissements dans les soins de santé.
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Des déficits plus importants sont prévus pour les exercices 2025-2026 et 2026-2027; le retour à l’équilibre budgétaire ne fait pas partie des plans sur l’horizon de quatre ans.
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Le ratio de la dette nette au PIB devrait grimper à 34,6 % durant l’exercice 2024-2025, ce qui marque le début d’une trajectoire haussière.
Le budget de 2024 s’inscrit dans la lignée des budgets précédents. Cette année encore, des investissements massifs seront réalisés dans les soins de santé. Allan MacMaster, le ministre des Finances de la Nouvelle-Écosse, juge qu’ils sont indispensables pour améliorer un système désuet et faire face à la forte croissance démographique.
En raison du financement alloué aux soins de santé et à l’abordabilité, la Nouvelle-Écosse devrait afficher un déficit de 467 millions de dollars pour l’exercice 2024-2025, après l’équilibre budgétaire inattendu de l’an dernier. Toutefois, la trajectoire de la dette devrait se détériorer à moyen terme et classer la Nouvelle-Écosse parmi les provinces canadiennes les plus endettées en pourcentage du PIB.
Augmentation des recettes grâce à des transferts fédéraux plus généreux
Les recettes totales devraient augmenter de 312,8 millions de dollars par rapport à l’exercice 2023-2024. Le plus important facteur de cette hausse est le relèvement des paiements de péréquation lié à la forte croissance démographique combinée au déclin de la croissance de la capacité budgétaire. Les revenus de sources fédérales devraient grimper de près de 12 % (631 M$). Cette croissance sera toutefois en partie annulée par la baisse des revenus de sources provinciales. La hausse des recettes fiscales (impôt des particuliers et des entreprises) et de la TVH compensera les replis dans d’autres secteurs. Les revenus des entreprises gouvernementales devraient être à peu près comparables à ceux des années précédentes.
La nouvelle mesure d’indexation de l’impôt sur le revenu des particuliers à compter de l’année d’imposition 2025 est une initiative phare du budget de 2024. Même si elle ne grugera pas notablement les recettes fiscales au cours du prochain exercice, elle devrait les réduire de 13,4 millions de dollars. Les recettes fiscales baisseront de 64,5 millions de dollars par année une fois que la mesure sera entièrement intégrée à l’exercice 2025-2026.

Priorité aux soins de santé dans un contexte de croissance rapide de la population
Les dépenses totales devraient augmenter de 875 millions de dollars (5,6 %) en raison de la hausse des charges ministérielles et de celles du coût du service de la dette. Les fonds affectés aux crédits d’impôt remboursables seront moins importants, de même que les rajustements des montants des retraites.
Comme on pouvait s’y attendre, le budget soutient la refonte du système de santé après que les deux budgets précédents en ont jeté les bases. Les dépenses liées aux programmes de santé et de bien-être devraient bondir de pas moins de 8,3 % (424,5 millions de dollars) par rapport au niveau d’il y a deux ans pour l’exercice 2024-2025. Toutefois, dans le contexte de forte croissance démographique de la Nouvelle-Écosse (3,2 % du milieu de 2022 au milieu de 2023) et après deux années d’inflation supérieure à la cible, la province n’a accru les dépenses de santé nominales par habitant que d’un peu moins de 2 % sur deux ans. Une fois corrigées en fonction de l’inflation, les dépenses par habitant dans le secteur de la santé ont en réalité diminué.
Pour cet exercice, les dépenses en santé devraient augmenter de 305 millions de dollars. La majeure partie de l’augmentation est affectée aux programmes de la Nova Scotia Health Authority et de IWK Health. Un montant supplémentaire de 59 millions de dollars ira aux initiatives de soins de santé primaires, notamment à l’élaboration de trajectoires de soins pour le traitement des maladies chroniques. Les stratégies de rétention de la main-d’œuvre, les investissements dans les technologies de traitement du cancer et les initiatives visant à faire progresser la Nouvelle-Écosse vers des soins universels de santé mentale et de lutte contre les dépendances figurent également en tête de liste.
Les dépenses consacrées aux services communautaires sont accrues de 182 millions de dollars (13 %), la priorité allant aux logements supervisés pour lutter contre l’itinérance. Parmi les incitatifs à la construction de logements pour répondre à la croissance de la population, mentionnons l’investissement annuel (annoncé précédemment) de 80 à 100 millions de dollars pour instaurer une remise correspondant à 10 % de la TVH provinciale sur la construction d’immeubles multirésidentiels intégrés destinés à la location. De plus, une enveloppe de 27,1 millions de dollars est prévue pour le logement des étudiants du Nova Scotia Community College.
La Nouvelle-Écosse consacre également 36,7 millions de dollars à la mise en œuvre de son plan de lutte contre les changements climatiques, doté d’un Fonds pour l’énergie propre qui aidera les collectivités à réaliser des projets d’énergie propre et d’un Fonds pour les combustibles propres qui encouragera les entreprises et l’industrie à utiliser des combustibles à faibles émissions de carbone et renouvelables.
On prévoit que les coûts du service de la dette augmenteront de 31 millions de dollars (3,9 %) au cours de l’exercice 2024-2025. Ils ont été révisés à la hausse (25,4 millions) pour l’exercice 2023-2024, malgré des niveaux d’endettement globaux plus faibles, en raison de la hausse des besoins d’emprunt et des taux d’intérêt plus élevés que prévu.

Le plan d’investissement développe les mesures prises précédemment pour la santé
Le plan d’investissement prévoit 1,6 milliard de dollars pour l’exercice 2024-2025, en maintenant la priorité de la province sur les soins de santé. Environ un quart (410 millions de dollars) ira aux projets d’expansion de l’hôpital Halifax Infirmary et de réaménagement des établissements de santé de la Municipalité régionale du Cap-Breton, ainsi qu’à la construction et à la rénovation d’autres hôpitaux et établissements. Parmi les autres dépenses importantes, notons une enveloppe de 208,5 millions de dollars pour la construction et la rénovation d’écoles et une autre de 483,3 millions de dollars pour les projets inclus dans le plan quinquennal d’amélioration du réseau d’autoroutes de la province.
Les déficits accroissent l’endettement
La dette de la Nouvelle-Écosse devrait atteindre 20,2 milliards de dollars au cours de l’exercice 2024-2025, soit 1,5 milliard de dollars de plus qu’en 2023-2024. Elle devrait avoisiner les 25 milliards de dollars d’ici la fin des quatre exercices. La dette nette de la Nouvelle-Écosse représente 34,6 % du PIB nominal, un niveau comparable à celui de l’Ontario et du Québec. Les besoins d’emprunt totaux de la province devraient augmenter de 580 millions de dollars, une hausse largement liée à la flambée des coûts de fonctionnement pour maintenir le déficit budgétaire.
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