National Geographic Society


TEXTE:
L'inquiétante baisse du niveau du lac Mead, le plus vaste réservoir d'eau douce des États-Unis, a déclenché une prise de conscience mondiale au sujet de la consommation d'eau. Sandra Postel, spécialiste de la protection de l'eau douce oeuvrant pour la National Geographic Society, nous fait part de ses espoirs pour le futur.

SUPER:
Projet 20, National Geographic

SUPER:
Lac Mead, Nevada

SUPER:
Sandra Postel, spécialiste de la protection de l'eau douce, National Geographic Society.

SANDRA:
J'ai toujours aimé la nature, et ce, depuis que je suis toute petite, alors j'ai toujours voulu faire quelque chose qui pourrait aider la planète. L'eau m'a toujours attirée. Les rivières et les lacs sont tellement beaux, et on y retrouve une multitude de formes de vie extraordinaires. Ils m'ont toujours fascinée.

La mission de la National Geographic est d'inspirer les gens à se préoccuper du sort de la planète.

Notre but est de faire en sorte que les rivières redeviennent saines.

De plus, nous voulons amener les gens à comprendre comment ils peuvent conserver l'eau en tant qu'individus.

SUPER:
Barrage Hoover, Nevada

SANDRA:
Nous générons de l'hydroélectricité au barrage Hoover. C'est le barrage qui a créé le lac Meade, qui illumine Las Vegas et qui fournit de l'électricité aux régions avoisinantes.

De grandes villes avec d'énormes populations dépendent de cet approvisionnement en eau, en plus d'environ un million d'acres de terres irriguées. Nous avons des pelouses verdoyantes et des besoins en eau énormes qui dépendent de ce système.

Ce que nous constatons, c'est que ce genre de cerne autour de la baignoire nous démontre que le niveau d'eau baisse. Et au cours de la dernière décennie, le niveau du lac Meade a baissé d'un peu plus de cent pieds. Si les niveaux ne remontent pas, et s'ils continuent à baisser, alors l'approvisionnement en eau pour Las Vegas et Los Angeles diminuera, et il en est de même pour les fermiers en Arizona et en Californie. Tout le monde en souffrira d'une façon ou d'une autre. Je crois que cette situation démontre que nous, ici en Amérique du Nord, devons aussi nous soucier des enjeux liés à l'eau. Il n'y a qu'un nombre limité de choses que nous pouvons faire afin de conserver l'eau tout en parant à nos besoins. Il est aussi très important d'augmenter l'efficacité de nos méthodes agricoles.

SUPER:
Overton, Nevada

FEMME:
Voilà, as-tu besoin du sac?

SUPER:
Laura Bledsoe, fermière de la communauté

LAURA:
Pour ce qui est de la conservation de l'eau, vu que nous devons la payer sur une base mensuelle, l'eau est un enjeu important pour nous. Et nous cherchons certainement à conserver l'eau autant que possible et à arroser les plantes de façon directe.

Alors, ceci fonctionne depuis environ deux heures. Je dois l'arrêter maintenant. Cette gaine perforée qui était plate auparavant est maintenant en forme de tube. Et voici un tuyau goutteur. Cela aide beaucoup. Nous n'arrosons pas une surface énorme.

Une grande quantité d'eau est enlevée aux fermes et aux petites communautés afin d'approvisionner Las Vegas. Je suis bien d'accord pour que tout le monde ait de l'eau propre à boire, mais quand je vois ces énormes infrastructures et leurs besoins en eau pour des fins de divertissement et que nous avons de la difficulté à parer à nos besoins dans les petites communautés, cela me dérange un peu.

SANDRA:
Bien des gens me demandent, « Qu'est-ce que je peux faire? Je ferme le robinet lorsque je me brosse les dents. Que puis-je faire de plus? » Et on peut en faire beaucoup plus, parce que tout ce que nous mangeons dans une journée, tout ce que nous achetons, contient de l'eau. Un hamburger contient probablement 600 gallons d'eau. Une paire de jeans en contient environ 2 000 gallons qui ont servi à la production du coton utilisé dans la fabrication des fibres et des jeans à la manufacture. Et c'est cumulatif, alors l'Américain typique a une empreinte hydrique d'environ 1 800 gallons par jour. C'est une quantité énorme d'eau.

Nous sommes tous liés l'un à l'autre. L'eau dont nous disposons sur la planète représente l'eau que nous avons toujours eue et que nous aurons à jamais. Ce cycle de l'eau à travers l'espace et le temps tisse un lien entre toutes les formes de vie. Et lorsque les molécules d'eau circulent de la mer à l'air et à la terre, de par les nuages, les rivières, les arbres, les grenouilles, les poissons, les moules, les scarabées, les fourmis, les oiseaux et les abeilles, autant hier que demain, nous sommes tous liés. Au fond de notre coeur, nous en sommes conscients. Mais nous délaissons ce fait. Mais lorsque nous serons témoin de l'impensable, au fur et à mesure que l'eau disparaîtra de nos rivières, de nos lacs et de nos aquifères, je crois que nous nous éveillerons à notre relation à l'eau, issue d'une conscience au niveau cellulaire, que le don de l'eau est la vie.